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Witte, Jean Joseph Antoine Marie de: Lettre à M. Fr. Lenormant sur les apothéoses privées chez les anciens
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nous nous étions bornés à citer certaines stèles athéniennes sur les-
quelles paraît la défunte, tantôt avec les attributs d’Aphrodite, tantôt
avec ceux de Héra, tandis que le défunt figure sous les traits de Dio-
nysos (i). Nous avions aussi rappelé que les jeunes fdles mortes à la
fleur de l’âge étaient assimilées à Coré enlevée par Hadès et les jeunes
gens à Ganymède ravi par l’aigle de Jupiter (2).
Enfin, à la séance de l’Académie des Inscriptions et belles-lettres du
vendredi i4 décembre 1877, j’ai annoncé que je préparais un mémoire
sur les apothéoses privées chez les anciens, que dans ce mémoire
étaient cités des textes ef des monuments figurés qui confirmaient la
thèse soutenue par mon savant confrère. En même temps j’ai mis
sous les yeux de l’Académie le dessin d’un monument très-curieux,
conservé à Rome, au Musée du Vatican (3). C’est une épitaphe con-
sacrée à la mémoire de quatre frères ; le père Pomponius Eudæmon
et la mère Pomponia Helpis dédient ce monument à leurs fils et à
eux-mêmes. Sur le devant est un bas-relief dans lequel sont re-
présentés quatre personnages en pied, et sur les côtés on voit les
bustes du père et de la mère avec leurs noms ; au-dessous du premier
buste est figuré l’aigle, au-dessous du second le paon, et ces oiseaux
assimilent les deux époux, dès leur vivant, aux deux plus grandes
divinités de l’Olympe, Jupiter et Junon.
Pour conclure, je dirai donc que la statue de marbre trouvée à
Aptéra ne représente qu’une femme romaine, ou peut-être grecque,
du premier siècle de l’ère chrétienne, une simple citoyenne nommée
Claudia, mais qui n’appartenait pas du tout à la famille impériale.
Agréez, etc.
J. de WITTE.
(t) T. I, p. 225 et 226.
(2) Ibid., p. 22 et 34; t. II, p. 350.
(3) Salle du Bige, n° 610. — Ce monument fu-
néraire est signalé par Zoëga, De origine et usu
cbeliscorim, p. 653.
J’ajoute ici qu’Eckhel (Doctr. mm vet., t. IV,
p. 342 et suiv.) a donné un catalogue des person-
nages mis au rang des héros, figurés sur les mon-
naies grecques, et que Millin, dans la Galerie
mythologique (t. Il, p. 241 et p. 245) a consa-
cré deux paragraphes aux apothéoses : Princes
divinisés, honneurs héroïques rendus à des parti-
culiers.
nous nous étions bornés à citer certaines stèles athéniennes sur les-
quelles paraît la défunte, tantôt avec les attributs d’Aphrodite, tantôt
avec ceux de Héra, tandis que le défunt figure sous les traits de Dio-
nysos (i). Nous avions aussi rappelé que les jeunes fdles mortes à la
fleur de l’âge étaient assimilées à Coré enlevée par Hadès et les jeunes
gens à Ganymède ravi par l’aigle de Jupiter (2).
Enfin, à la séance de l’Académie des Inscriptions et belles-lettres du
vendredi i4 décembre 1877, j’ai annoncé que je préparais un mémoire
sur les apothéoses privées chez les anciens, que dans ce mémoire
étaient cités des textes ef des monuments figurés qui confirmaient la
thèse soutenue par mon savant confrère. En même temps j’ai mis
sous les yeux de l’Académie le dessin d’un monument très-curieux,
conservé à Rome, au Musée du Vatican (3). C’est une épitaphe con-
sacrée à la mémoire de quatre frères ; le père Pomponius Eudæmon
et la mère Pomponia Helpis dédient ce monument à leurs fils et à
eux-mêmes. Sur le devant est un bas-relief dans lequel sont re-
présentés quatre personnages en pied, et sur les côtés on voit les
bustes du père et de la mère avec leurs noms ; au-dessous du premier
buste est figuré l’aigle, au-dessous du second le paon, et ces oiseaux
assimilent les deux époux, dès leur vivant, aux deux plus grandes
divinités de l’Olympe, Jupiter et Junon.
Pour conclure, je dirai donc que la statue de marbre trouvée à
Aptéra ne représente qu’une femme romaine, ou peut-être grecque,
du premier siècle de l’ère chrétienne, une simple citoyenne nommée
Claudia, mais qui n’appartenait pas du tout à la famille impériale.
Agréez, etc.
J. de WITTE.
(t) T. I, p. 225 et 226.
(2) Ibid., p. 22 et 34; t. II, p. 350.
(3) Salle du Bige, n° 610. — Ce monument fu-
néraire est signalé par Zoëga, De origine et usu
cbeliscorim, p. 653.
J’ajoute ici qu’Eckhel (Doctr. mm vet., t. IV,
p. 342 et suiv.) a donné un catalogue des person-
nages mis au rang des héros, figurés sur les mon-
naies grecques, et que Millin, dans la Galerie
mythologique (t. Il, p. 241 et p. 245) a consa-
cré deux paragraphes aux apothéoses : Princes
divinisés, honneurs héroïques rendus à des parti-
culiers.