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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Fivel, Léon: Laocoon et ses fils, peinture de Pompéi
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0015

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9 —

LAOCOON ET SES FILS, PEINTURE DE POMPÉI.

(planche 2.)

Lorsque j’ai publié, il y a deux ans, dans la Gazette archéologique (1), à l’oc-
casion d’une tête de marbre du Musée Fol à Genève (2), un essai sur les fragments
plus ou moins authentiques, signalés jusqu’à ce jour, de répliques sculpturales du
fameux groupe de Laocoon, c’est avec intention que j ai laissé de côté la peinture
murale découverte à Pompéi (dans la maison n° 20 de Yinsiila 14 de la VIe région),
laquelle à ce moment venait d’être éditée dans les Annales de l’Institut de Corres-
pondance archéologique avec un intéressant travail de M. A. Mau (3). C’est qu’en
effet, contrairement à l’opinion soutenue avec talent par ce savant, je considérais
la peinture comme n’ayant aucun rapport, même éloigné, avec le groupe exécuté
en commun par les Rhodiens Agésandre, Polydore et Athénodore.

Avais-je raison? Les lecteurs de notre recueil pourront en juger par eux-mêmes
en étudiant la planche 2, où celte peinture a été reproduite. Elle appartient à la
troisième classe dans le système de classification par styles des peintures pom-
péiennes, adopté par M. Mau et M. Overbeck, mais encore contesté parM. Heyde-
manii. On sait que, d’après la théorie des deux érudits qui suivent ce système,
l’exécution des peintures de la troisième classe devrait être placée entre l’avéne-
ment d’Auguste et les environs de l’an SO de notre ère.

La scène se passe en avant des murailles de Troie, décorées de festons comme
pour une fête. L’artiste, par une bizarre fantaisie, en a fait plutôt les murs d’un
jardin ou d’un bois sacré, puisqu’ils ne sont pas crénelés comme des fortifications
et que ce sontles têtes des grands arbres qui s’élèvent par derrière, enles dominant,
au lieu d’être les toits des édifices de la ville. La partie de la composition à la gauche
du spectateur est détruite. Dans celle de droite on voit un autel préparé pour le
sacrifice, où le feu brûle déjà, protégé par une sorte de toit en voûte (4). Derrière
cet autel, dans le fond, les Troyens s’enfuient épouvantés du spectacle qui a frappé
leurs regards, après avoir abandonné les vases du sacrifice. Le grand taureau blanc
que l’on allait immoler s’échappe également. Au centre, Laocoon, déjà enlacé par

(1) 1876, p. 100 et s.

(2) Gazette archéologique, 1876, pl. 25. —
M. Wieseler a récemment donné son opinion sur
ce morceau (Antiken in der sùdwestlichen Schiveiz,
dans les Naclirichten von der Kônigl. Gesellsch.,
der Wissenschaften zu Gottingen, 1877, p. 633);
il le considère comme incontestablement antique,
mais il élève quelques doutes, qui ne me semblent

pas justifiés, sur la question de savoir si la tête a
réellement appartenu à une figure du fils aîné de
Laocoon.

(3) Ann. de l’Inst. arch., t. XLVII, 1873,
p. 273-289, pl. 0.

(4) Sur cette particularité, que plusieurs monu-
ments reproduisent, voy. Ann. de l’Inst. areh.,
t. XXXIX, 1867, p. 106.

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