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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Fivel, Léon: Laocoon et ses fils, peinture de Pompéi
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0016

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— 10 —

un énorme serpent, mais encore debout, s’est réfugié près d’un autel dont on ne voit
plus que l’emmarchement. C’est en vain que le prêtre essaye de se débarrasser de
l’étreinte du reptile. Il a les cheveux et la barbe blonds, la tête ceinte d’une cou-
ronne de feuillage. Son vêtement se compose d’une tunique rouge à manches, avec
une bordure violette, et d’un court manteau violet qui flotte derrière ses épaules.
ldocrea chaussant celui de ses pieds qui reste visible est verte, lacée sur le devant,
et laisse libres les orteils à son extrémité. Laocoon tourne ses regards avec une
expression dramatique de pitié et d’angoisse vers Y aîné cle ses fils, qui, enserré
dans les replis d’un autre serpent et mordu par lui à l’épaule, est tombé un genou en
terre auprès de l’autel de droite. A son tour, le jeune homme élève ses yeux vers
son père, comme pour implorer du secours. La chlamyde jetée sur ses épaules est
violette. Le cadavre An plus jeune fils du prêtre troyen, déjà mort, est étendu sur le
sol en avant des marches de l’autel où se réfugie son père.

M. Mau a très-bien reconnu et montré que, dans cette peinture, l’artiste décora-
teur avait assez maladroitement tenté de créer de son propre fonds une composition
originale de tableau, en inventant les accessoires pittoresques et en empruntant
à la sculpture les trois figures principales. Mais peut-on admettre que l’œuvre
de sculpture dont il s’est inspiré plus ou moins servilement pour ces figures était
le groupe d’Agésandre et de ses collaborateurs ? Je le crois moins que jamais, et il
me semble que rien ne peut mieux servir à écarter cette hypothèse que la compa-
raison avec la miniature du même sujet dans le Yirgile du Vatican (1). Cette mini-
ature nous offre le groupe que l’on admirait aux Thermes de Titus, introduit dans
une composition picturale. Mais si l’on y a ajouté les figures accessoires du sacri-
fice, le temple et l’autel où s’est aussi réfugié Laocoon, espérant se mettre sous la
protection des dieux, le groupe lui-même est conservé intact ; les mêmes serpents
enlacent simultanément le prêtre et ses deux fils (2). On n’a pas séparé ces figures
en changeant complètement l’attitude, comme il faudrait supposer que l’a fait l’au-
teur de la peinture de Pompéi, dans la théorie de M. Mau.

D’ailleurs il a positivement existé un autre type sculptural du groupe de Laocoon,
complètement différent de celui des maîtres rhodiens et bien inférieur. Et c’est de
cet autre type plastique que s’est inspiré le décorateur pompéien. Nous en avons
la preuve formelle dans une statuette de bronze du Musée du Louvre (3), trouvée à
Belâtre (Indre), qui est demeurée jusqu’à présent inédite et que nous reproduisons
ici aux deux tiers des dimensions de l’original. Ce bronze, d’un très-médiocre tra-

( i) Seroux d’Agincourt, Histoire de l’art par les
monuments, t. VI, pl. xxu, n° 1 ; Mai, Virgilii
picturae antiquae, pl. xxiv.

(2) Le Laocoon avec ses fils représenté sur un con-
torniate (Sabatier, Description générale des médail-

lons conformâtes, pl. xiv, n° tl) dérive aussi sûre-
ment du groupe d'Agésandre et de ses collabora-
teurs, bien qu’il en altère un peu plus ladisposition.

(3) Longpérier, Notice des bronzes antiques du
Louvre, n° 440.
 
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