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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Lenormant, François: Le dieu lune délivré de l’attaque des mauvais esprits: cylindre assurien
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0027

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— 21 —

mentales racontant à la postérité les exploits guerriers des rois et leurs fondations
pieuses, que l’on est parvenu à déchiffrer. On a déjà lu bien des fragments des
livres sacrés, tracés sur des tablettes d’argile, dont l’étude servait de fondement à
l’éducation dans les écoles sacerdotales et dont le roi Assourbanipal, au septième
siècle avant notre ère, avait rassemblé une riche collection dans la bibliothèque de
son palais de Ninive, rendue à la lumière par la pioche des ouvriers de M. Layard.
Ce sont des recueils d’hymnes religieux et d’incantations magiques, analogues au
Rig-Vêda et à VAtharva-Vèda de l’Inde, et remontant à une encore plus haute
antiquité, des lambeaux d’épopées mythologiques et de récits cosmogoniques, où
se déroulaient les traditions composant la Genèse chaldéenne. Tous ces précieux
débris, conservés pour la plupart au Musée Britannique, y sont ouverts aux études
des savants avec la libéralité de communications qui fait l’honneur du grand établis-
sement scientifique d’outre-Manche ; beaucoup ont été publiés en fac-similé, aux
frais des Trustées du Musée, dans le bel ouvrage des Cuneiform inscriptions of
Western Asia ; un certain nombre ont été déjà traduits par les assyriologues de
l’Angleterre, de la France et de l’Allemagne, et pour ceux qui ne l’ont pas encore
été, si le grand public n’est pas encore en mesure d’en faire usage, les érudits
spéciaux, qui ont surmonté les premières difficultés de la langue et de l’écriture,
ont dès à présent la possibilitéd’y puiser des renseignements et d’en tirer parti, de
la même façon que chaque jour on tire, pour l’histoire et l’archéologie, parti des
manuscrits latins, grecs ou orientaux conservés dans nos bibliothèques.

Avec tant de secours, qui eussent semblé absolument inespérés il y a un quart
de siècle, l’étude des monuments figurés babyloniens et assyriens peut maintenant
se fonder. Il lui est donné désormais de procéder avec autant de certitude et d’après
la même méthode que celle des monuments figurés de la Grèce et de Rome. Le
temps est définitivement passé des spéculations de fantaisie qui cherchaient les
mystères mithriaques dans les représentations des cylindres de Babylone et de
l’Assyrie et se figuraient y voir les signes mystérieux d’initiations secrètes, les-
quelles n’ont jamais existé que dans l’imagination trop féconde des auteurs de ces
systèmes. Le temps n’est même plus de la méthode plus scientifique et plus sage de
ceux qui, faute de pouvoir recourir aux sources originales, essayaient de trouver
un sens à ces représentations à l’aide du petit nombre de passages des écrivains
classiques relatifs aux traditions et aux cultes du bassin de l’Euphrate et des com-
paraisons avec les mythologies syro-phénicienne ou grecque. Comment, en effet,
se borner aux notions vagues qui pouvaient ressortir de cette méthode, quand on
possède maintenant les moyens d’arriver à des résultats plus précis et plus positifs?
Comment se contenter, par exemple, de désigner une représentation divine comme
celle de la Vénus assyrienne, puisque l’on est en mesure de déterminer d’une
manière exacte les types plastiques correspondant aux diverses appellations et aux
 
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