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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Lenormant, François: Le dieu lune délivré de l’attaque des mauvais esprits: cylindre assurien
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0028

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— 22 —

divers aspects sous lesquels était adorée cette divinité essentiellement multiforme,
puisque l’on peut dire, d’après des données irrécusables, cette figure est Belit,
cette autre Anat, cette troisième Istar, et cette quatrième Zarpanit? Autant vaudrait
renoncer à chercher la distinction des types de Héra, d’Aphrodite et d’Athéné, par
paresse d'aborder les sources grecques et par scepticisme mal entendu à l’égard
des plus belles et des plus sûres conquêtes de la philologie. Expliquer les monu-
ments par les textes et les textes par les monuments, tels sont à la fois la vraie
méthode et l’objet do l’archéologie. Cette science, remplissant les conditions de
rigueur que l’on est en droit d’exiger d’elle, n’existe complètement que là où l’on
peut rapprocher les représentations de l’art des textes qui les ont inspirées, ou du
moins de ceux dont les auteurs, compatriotes et contemporains des artistes, ont
puisé aux mêmes sources, partageaient les mêmes idées et les mêmes croyances.
Semblable condition n’est pas toujours facile à remplir, et c’est pour cela que
certaines branches de la science des antiquités ne pourront probablement jamais
atteindre à toute la précision désirable et à une certitude absolue dans leurs résul-
tats. Mais, là où les secours nécessaires existent, il y aurait quelque chose de bien
singulier à ne pas savoir en profiter. L’explication des représentations figurées des
monuments babyloniens et assyriens est dans les textes cunéiformes ; c’est là qu’il
faut la chercher, et le moment est venu de s’y mettre sérieusement, car on a désor-
mais la pleine certitude du succès. La moisson est prête, aux ouvriers maintenant
de se présenter pour la recueillir.

Je voudrais, avec l’espoir d’attirer quelques travailleurs sur ce champ .si riche
qui s’ouvre à l’activité des archéologues, placer successivement sous les yeux des
lecteurs de la Gazette archéologique un certain nombre d’exemples du degré de
précision et de sûreté auquel on peut dès à présent arriver dans l’interprétation
des monuments figurés de l’antique civilisation euphratique, par l’emploi de la
méthode que je viens d’indiquer, par le recours direct aux sources indigènes, aux
textes en écriture cunéiforme. Pour inaugurer cette série d’études, je ne vois pas
de meilleur exemple que le sujet reproduit en tête de cet article. Il est gravé sur
un cylindre de chalcédoine blanche qui faisait partie de la collection de Robert
Steuart quand il fut publié pour la première fois par Lajard (1). Le travail en est
assyrien plutôt que babylonien ; mais cette distinction, qui a son importance au
point de vue de l’art, n’en a presque aucune lorsqu’il s’agit de l’étude des repré-
sentations religieuses et mythologiques. A mesure que la lumière se fait sur
leur passé, la Babylonie et la Chaldée tendent à nous apparaître chaque jour davan-
tage comme une sorte de Chine, dont la collection des livres classiques et sacrés
était définitivement fixée dix-huit à vingt siècles avant notre ère et n’a pas été

(1) Culte de Mithra, pl. xxv, n° \.
 
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