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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

DOI article:
Trivier, S.: [Pâte de verre du Musée britannique, offrant le portrait du philosophe Aristippe [vignette)]
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Mansell, C.- W.: [Pierres gravées phéniciennes avec la representation du sanglier ailé (vignettes)]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0056

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— SO-

les justifie aujourd’hui. Dans les trois éditions plantiniennes du recueil iconogra-
phique de Fulvio Orsini (1) on trouve à la pl. XXXI un portrait d’après une intaille
-sur cornaline, donné comme d’Aristippe, portrait qui a été plusieurs fois reproduit
au xviic et au xvme siècles (2). Le texte joint par Jean Le Febvre àl’édition de 1610 (3)
nous apprend que cette effigie anonyme avait été déterminée par Orsini d’après un
dessin de Pirro Ligorio, représentant un buste de marbre qui offrait les mêmes traits
et portait l’inscription grecque du nom d’Aristippe. Une donnée reposant unique-
ment sur la foi d’un homme aussi tristement fameux comme faussaire, était néces-
sairement, pour la critique, frappée de suspicion légitime, et dans cet état de la
question Yisconti ne pouvait faire autrement que d’écarter de son Iconographie
grecque le portrait jusqu’alors attribué à Aristippe. Désormais, en présence delà
pâte de verre conservée au Musée Britannique et dont l’authenticité est incontes-
table, la situation de ce petit problème iconographique change complètement.
L’effigie de la cornaline de Fulvio Orsini est exactement conforme à celle de notre
monument ; c’est donc bien celle d’Aristippe de Cyrène. Et le buste dessiné par
Ligorio reprend en même temps une autorité inattendue. Ligorio était bien capable
de forger un Aristippe de fantaisie ; mais il n’aurait pas inventé un portrait exact
du philosophe. Il faut donc que cette fois, par exception, il n’ait pas fait un faux,
mais qu’il ait dessiné un monument existant de son temps et réellement antique.

S. TRIVIER.

Les trois intailles reproduites en tète de cet article décorent le plat de scarabées
de travail phénicien. Le premier, en jaspe vert, provient de la Phénicie propre et
fait partie de la Collection de Luynes, au Cabinet des médailles de la Bibliothèque
Nationale de Paris (4) ; le second et le troisième, l’un en jaspe et l’autre en corna-
line , ont été découverts dans les sépultures de la nécropole de Tharros, en Sar-
daigne , et sont conservés à Cagliari, dans les cabinets de M. Salvatore Carta et du
président Ena. Tous les trois représentent le même sujet, la partie antérieure d’un
sanglier ailé.

C’est le type bien connu des plus anciennes monnaies de Clazomène d’Ionie (5).
Dans la numismatique de la.cité ionienne, l’image d’un monstre fantastique de ce
genre fait allusion à la légende locale d’après laquelle un sanglier ailé aurait jadis

(1 ) Illustrium imagines, ex antiquis marmoribus ,
numismatibus et rjemmis expressae, quae extant Ro'
mae, major pars apud Fulvium Ursinum. Anvers >
Plantin, 1598, 4606 et 4610. La planche dont
nous parlons ne figure pas encore dans la première
édition du même ouvrage, publiée à Rome en
1570, sous le titre un peu différent : hnagines et
elogia virorum illustrium et eruditorum ex antiquis
lapidibus et numismatibus expressa.

(2) Dans la planche qui s’intercale à la p. 118 |

de l’édition in-4° de Diogène Laërce, publiée en
4 692 , à Amsterdam, chez Henri Wetstenius; et
aussi dans Baudelot deDairval, Portraits d'hommes
et de femmes illustres du recueil de Fulvius Ursi-
nus, pl. xxxvi, p. 24.

(3) P. 18.

(4) Il a été déjà gravé dans Lajard, Culte de
Mithra, pl. lxviii, n° 3.

(5) Eckhel, Doctr. num. vet., t. II, p. 510.
 
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