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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Witte, Jean Joseph Antoine Marie de: Aphrodite et Adonis
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0071

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prophète Jouas, arrivé à Ninive et se reposant des fatigues de son
voyage.

En cette circonstance, on se rappellera les vers de Praxilla qui, en
parlant d’Adonis descendu aux enfers et interrogé sur les objets qu’il
regrette le plus de son séjour sur la terre, répond que c’est d’abord
la lumière du soleil, ensuite les astres brillants , la face de la lune ,
enfin les concombres dans leur primeur, les pommes et les poires.

kâXXwTov pèv èyà Xeiizo) (pàoç ÿekirno ,

Aeützpov afftpa œa«va , ffeXvjvaîvjç te npdaunov,

’ltoè y.ai âpctiovç gixvoùç xai pjXa v.c/X oyyyaç, (1).

On se demande quels rapports peuvent avoir les concombres avec
le mythe d’Adonis? Le mot ffixuoç, chez les Grecs, comme cucumis
chez les Latins, servait à désigner tous les fruits du genre cucumis ;
le plus souvent cependant il s’applique au concombre. Les anciens en
faisaient beaucoup de cas et lui prêtaient des vertus très-différentes.
Selon les uns, au rapport d’Athénée (2), le concombre est stimulant et
aphrodisiaque 5 selon d’autres, il produit des effets tout contraires. Ce
sont là les expressions dont se sert M. Rossignol (3) ; mais les textes
cités par Athénée ne me semblent pas aussi explicites. Quoi qu’il en
soit, on pourrait peut-être penser que les Grecs trouvaient au con-
combre quelque apparence phallique, et, dans ce cas, on pourrait
alléguer ce qui se passait aux mystères d’Aphrodite dans l’île de Cypre,
où les initiés donnaient une pièce de monnaie à la déesse et recevaient,
en retour et comme souvenir, de la main des courtisanes préposées à
ce culte, un grumeau de sel et des emblèmes de cette espèce (4). Mais la
cucurbite ne figure-t-elle dans le monument que nous étudions que
comme une plante passagère qui pousse avec rapidité et se flétrit de
même? Adonis est le soleil; il est aussi une image du blé qui germe

(1) Praxiil. Fragm., I, p. 438 dans le Delectus
poesis Grœcorum de Schneidewin, Gœtting. 1838.
Cf. Rossignol, Journal des Savants, janvier 1837,
p. 36 et suiv.

(2) III, p. 74.

(3) Journal des Savants, 1. cit.

(4) Clem. Alex. Protrept., II, p. 13, ed. Potter;
Arnob. Adv. Gentes, Y, 13. Firmicus Maternus,
[De errore prof, relig., p. 423, ed. Gronov. ) fait
aussi allusion à ces mystères. Cf. Engel, Kypros,
t. II, p. 141.

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