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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Witte, Jean Joseph Antoine Marie de: Aphrodite et Adonis
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0072

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— 66 —

dans la terre et des fruits parvenus au terme de la maturité (1). Les
jardins d’Adonis, dont il est si souvent question dans les auteurs an-
ciens (2) , n’offraient que des fleurs et des plantes qui poussent avec
vigueur et qui se fanent promptement. La poétesse Praxilla était née
à Sicyone, ville qui tirait son nom des concombres (3), fort abondants
dans les champs des environs, et peut-être n’a-t-elle placé le concom-
bre à côté des pommes et des poires que pour rappeler sa patrie. La
numismatique de Sicyone ne fournit aucun type qui fasse souvenir
des concombres. Dans d’autres textes anciens, au lieu des concombres
ou des courges (afouoi), on nomme les ligues (<jûx«) (4).

Une autre particularité du groupe que nous avons sous les yeux est
la présence de l’Amour qui, placé à côté d’Adonis, fait des efforts pour
l’attirer vers lui. Nous trouverons peut-êti’e l’explication de cette action
dans l’antagonisme des deux déesses, Aphrodite et Perséphoné, qui se
disputent la possession d’Adonis. Dans les scènes qui ont trait aux
amours d’Aphrodite et d’Adonis, comme dans toutes les scènes de
cette espèce, rien de plus naturel que la présence d’Éros *, mais dans
le groupe de Tanagra, l’action d’Eros a un caractère tout particulier 5
ses efforts tendent à arracher Adonis à son amante céleste et à l’entraîner
vers les abîmes de l’enfer. Cet Eros est donc un Antéros, un mi-
nistre de la déesse infernale, et la tristesse qu’expriment les traits des
deux personnages est un présage de leur prochaine séparation.

J. de WITTE.

(1) Voy .Nom. Annales de l'inst. arch., t. I, P-
532 et suiv. Cf. Engels Kypros, t. II, p. 581.

(2) Voir les passages rassemblés par Meursius,
Grœcia feriata.

(3) Eustath., ad Homer., Iliacl., ÿ p. 1302.

(4) Diogenian., Proverb., V, 12; Apostol., Pro-
verbe IX, 81: Gregor. Cypr., Proverb., II, 63.

Dans les notes de Guigniaut sur les Religions
de l’antiquité de Fr. Creuzer (t. II, 3ms partie,
p. 937), on cite une coutume des habitants de nie de

Sardaigne, coutume qui rappelait les fêtes d’Adonis
chez les païens. Quelques jours avant la Saint-
Jean, on préparait des vases, qu’on remplissait de
terre et dans lesquels on semait du blé; on les
parait de lambeaux d’étoffe de diverses couleurs;
on y ajoutait des espèces de poupées, habillées en
femmes; jadis c’étaient des simulacres (des phallus)
faits de pâte de farine. Voir les détails donnés
par le général Albert de la Marmora , Voyage en
Sardaigne, t. I, p. 263 et suiv.
 
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