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Fivel, Léon: Moule de terre-cuite pour une antéfixe
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67 —
MOULE DE TERRE-CUITE POUR UNE ANTÉFIXE
(Planche 12.)
Le beau moule de terre-cuite, destiné à estamper des antéfixes en
terre, que reproduit cette planche, a été découvert à Arezzo et est
conservé à Florence , dans le Musée étrusque et égyptien de la via
Faënza. Les jeux de la lumière dans le moule convenablement éclairé
ont permis d’en prendre une photographie, dont nos lecteurs pourront
apprécier le singulier relief.
Un buste d’Ariadne-Lïbéra, vu de face, paré de riches bijoux, le
front ceint d’une couronne de lierre et avec un voile posé sur les
cheveux, décore l’antéfîxe. La beauté de l’art et la grandeur du style,
qui appartient à la meilleure époque et n’a plus rien de la raideur
et de la sécheresse étrusque, suffiraient à donner à ce morceau une
sérieuse valeur et à le rendre digne d’être publié. Mais de plus le
moule d’antélixe d’Arezzo présente une particularité toute nouvelle,
sur laquelle il est bon d’appeler l’attention des archéologues. Je veux
parler des feuilles de houx , si parfaitement caractérisées qu’elles
semblent moulées sur la nature, lesquelles entourent le buste de
Libéra, disposées à l’entour en demi-cercle rayonnant, de manière à
former pal mette.
C’est la première fois que l’on rencontre ce feuillage employé dans
l’ornementation antique. En effet, le houx f flex aquifolium, L.), ar-
buste essentiellement occidental d’habitat, n’appartient pas à la flore
de la Grèce, n’a pas été connu de ses artistes et n’a même pas de nom
dans la langue hellénique. Au contraire, en Italie on le rencontre déjà
dans les montagnes, surtout à partir de la région centrale5 en parti-
culier, les diverses Flores italiennes signalent sa présence assez abon-
dante dans les Apennins de Toscane. C’est donc un emprunt à la
végétation indigène du pays où il travaillait, qu’a fait le modeleur
d’Arretium eu introduisant des feuilles de houx dans la décoration
d’une antélîxe.
Remarquons, du reste, en passant, que si le houx a un nom en
latin, aquifolia, tandis qu’il n’en a pas en grec, la signification de ce
nom demeure assez vague, qu’il s’applique aussi à d’autres arbustes
frutescents, à feuilles persistantes comme celles du houx, feuilles de
forme analogue et armées de même de piquants, par exemple au chêne
kermès [Quercus coccifera, L.),le nfivov des Grecs. Ainsi,quand Pline (4)
(1) Hist. nat., XVI, 8, 1 et 12,1; je cite d’après l’édition de M. Littré, la plus répandue en France.
MOULE DE TERRE-CUITE POUR UNE ANTÉFIXE
(Planche 12.)
Le beau moule de terre-cuite, destiné à estamper des antéfixes en
terre, que reproduit cette planche, a été découvert à Arezzo et est
conservé à Florence , dans le Musée étrusque et égyptien de la via
Faënza. Les jeux de la lumière dans le moule convenablement éclairé
ont permis d’en prendre une photographie, dont nos lecteurs pourront
apprécier le singulier relief.
Un buste d’Ariadne-Lïbéra, vu de face, paré de riches bijoux, le
front ceint d’une couronne de lierre et avec un voile posé sur les
cheveux, décore l’antéfîxe. La beauté de l’art et la grandeur du style,
qui appartient à la meilleure époque et n’a plus rien de la raideur
et de la sécheresse étrusque, suffiraient à donner à ce morceau une
sérieuse valeur et à le rendre digne d’être publié. Mais de plus le
moule d’antélixe d’Arezzo présente une particularité toute nouvelle,
sur laquelle il est bon d’appeler l’attention des archéologues. Je veux
parler des feuilles de houx , si parfaitement caractérisées qu’elles
semblent moulées sur la nature, lesquelles entourent le buste de
Libéra, disposées à l’entour en demi-cercle rayonnant, de manière à
former pal mette.
C’est la première fois que l’on rencontre ce feuillage employé dans
l’ornementation antique. En effet, le houx f flex aquifolium, L.), ar-
buste essentiellement occidental d’habitat, n’appartient pas à la flore
de la Grèce, n’a pas été connu de ses artistes et n’a même pas de nom
dans la langue hellénique. Au contraire, en Italie on le rencontre déjà
dans les montagnes, surtout à partir de la région centrale5 en parti-
culier, les diverses Flores italiennes signalent sa présence assez abon-
dante dans les Apennins de Toscane. C’est donc un emprunt à la
végétation indigène du pays où il travaillait, qu’a fait le modeleur
d’Arretium eu introduisant des feuilles de houx dans la décoration
d’une antélîxe.
Remarquons, du reste, en passant, que si le houx a un nom en
latin, aquifolia, tandis qu’il n’en a pas en grec, la signification de ce
nom demeure assez vague, qu’il s’applique aussi à d’autres arbustes
frutescents, à feuilles persistantes comme celles du houx, feuilles de
forme analogue et armées de même de piquants, par exemple au chêne
kermès [Quercus coccifera, L.),le nfivov des Grecs. Ainsi,quand Pline (4)
(1) Hist. nat., XVI, 8, 1 et 12,1; je cite d’après l’édition de M. Littré, la plus répandue en France.