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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Chanot, E. de: La Vénus accroupie de Vienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0075

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— 69 —

la première fois aux regards du public. L’épreuve de cette publicité
n’a pas été moins favorable que l’impression rapportée jadis par ceux
qui avaient été admis à voir la statue chez son propriétaire. Tous ont
été unanimes à reconnaître la haute valeur de la Vénus de Vienne et
à saluer en elle une œuvre extrêmement précieuse, d’un accent très-
original, due au ciseau d’un sculpteur grec d’une grande habileté,
appartenant à l’école éclectique du siècle d’Auguste.

J’avais annoncé que notre recueil, grâce à l’amicale obligeance de
M. Héron de Villefosse, aurait bientôt la bonne fortune de pouvoir
publier la photographie de ce torse, reproduite par un des procédés
qui permettent d’appliquer aux épreuves obtenues par la lumière le
tirage aux encres grasses. Et, en effet, les planches 13 et 14 le présen-
tent sous ses deux principaux aspects.

Le lecteur pourra, d’après ces planches, juger par lui-même en
pleine connaissance de cause le mérite d’art de cette figure entre les
nombreuses reproductions jusqu’ici connues du type de représenta-
tion d’Aphrodite que le sculpteur Polycharme avait créé chez les
Grecs (1). Je ne crois pas, du reste, pouvoir mieux faire que de citer
ce qu’en disait, en 1835, un appréciateur aussi autorisé que Prosper
Mérimée (2).

« C’est, à mon avis, le morceau antique le plus extraordinaire qu’on
puisse voir. Jusqu’alors j’avais pensé que les anciens avaient toujours
subordonné l’imitation de la nature à un certain type idéal du beau
absolu, ce qui les a conduits souvent à des résultats extraordinaires

par parti pris, si l’on veut bien me passer ce terme d’atelier. La

statue que je vais décrire est faite d’après un tout autre système, car
il est évident que l’artiste n’a reculé devant aucun des détails d’une
imitation complète et exacte. C’est un démenti éclatant à la règle
générale , et qui prouve que, dans tous les temps, il s’est trouvé des
hommes qui, à tort ou à raison, ont cherché un moyeu de succès dans
le contre-pied des opinions reçues. Ce fait suffirait seul pour attirer
l’attention sur la statue Michoud; la beauté, la finesse de l’exécution,

(1) Plin., Hist. nat., XXXVI, 4; cf. Ottfr. Müller, I (2) Notes d’un voyage dans le Midi de la France
Handb. d. Arcliœol., § 377, 5. I p. 427 etsuiv.
 
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