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Pour la première fois, je le répété, nous voyons la mort d’Ananias
figurée sur un sarcophage; A quel ordre d’idées peut se rattacher la
représentation de celte scène exceptionnelle ? Pourquoi le sculpteur
d’une tombe chrétienne antique nous montre-t-il ce grand exemple
d’une punition céleste, comme ceux des sarcophages païens nous font
voiries supplices d’Ixion, de Tantale et des Danaïdes ? J’abandonne
volontiers à de plus habiles la solution de ce petit problème d’archéo-
logie.
Edmond LE BLANT.
C’est le développement des gravures d’un cylindre en hématite appartenant au
Cabinet des Médailles (1) que nous plaçons en tête de cet article. La figure princi-
pale qui le décore, et que contemple un personnage en adoration, derrière lequel
sont deux animaux symboliques placés l’un au-dessus de l’autre , est celle d’une
déesse debout, entièrement nue, comme est représentée d’ordinaire la Zirbanit ou
Zarpanit babylonienne (2), mais avec un voile étendu derrière elle à la façon de
celui del’Astarté Tauropole des médailles grecques de la Phénicie, et accompagnée
de colombes. A une semblable représentation il faut appliquer, comme je l’ai déjà
fait ailleurs, un nom fameux dans la légende pseudo-historique que Ctésias
popularisa chez les Grecs, celui de Sémiramis. J’ai consacré un mémoire spé-
cial , dont les conclusions ont été généralement adoptées , à démontrer que le
personnage de Sémiramis n’a rien à voir avec l’histoire réelle et est purement
mythologique ; que cette prétendue reine conquérante et débauchée n’est autre
(1) Lajard, Culte de Mithra, pl. xxxu, n° 9.
(2) Sur ce type des représentations de Zarpanit,
voy. G. Rawlinson, The five great monarchies of
ancient eastern ivorld, Ire édit., t. I, p. 176; et mon
Essai de commentaire de Bérose, p. 119.
Pour la première fois, je le répété, nous voyons la mort d’Ananias
figurée sur un sarcophage; A quel ordre d’idées peut se rattacher la
représentation de celte scène exceptionnelle ? Pourquoi le sculpteur
d’une tombe chrétienne antique nous montre-t-il ce grand exemple
d’une punition céleste, comme ceux des sarcophages païens nous font
voiries supplices d’Ixion, de Tantale et des Danaïdes ? J’abandonne
volontiers à de plus habiles la solution de ce petit problème d’archéo-
logie.
Edmond LE BLANT.
C’est le développement des gravures d’un cylindre en hématite appartenant au
Cabinet des Médailles (1) que nous plaçons en tête de cet article. La figure princi-
pale qui le décore, et que contemple un personnage en adoration, derrière lequel
sont deux animaux symboliques placés l’un au-dessus de l’autre , est celle d’une
déesse debout, entièrement nue, comme est représentée d’ordinaire la Zirbanit ou
Zarpanit babylonienne (2), mais avec un voile étendu derrière elle à la façon de
celui del’Astarté Tauropole des médailles grecques de la Phénicie, et accompagnée
de colombes. A une semblable représentation il faut appliquer, comme je l’ai déjà
fait ailleurs, un nom fameux dans la légende pseudo-historique que Ctésias
popularisa chez les Grecs, celui de Sémiramis. J’ai consacré un mémoire spé-
cial , dont les conclusions ont été généralement adoptées , à démontrer que le
personnage de Sémiramis n’a rien à voir avec l’histoire réelle et est purement
mythologique ; que cette prétendue reine conquérante et débauchée n’est autre
(1) Lajard, Culte de Mithra, pl. xxxu, n° 9.
(2) Sur ce type des représentations de Zarpanit,
voy. G. Rawlinson, The five great monarchies of
ancient eastern ivorld, Ire édit., t. I, p. 176; et mon
Essai de commentaire de Bérose, p. 119.