Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

DOI article:
Dumont, Albert: Sur un nouveau miroir grec décoré de figures au trait
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0097

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
— 91 —

palmier. Dans l’état d’oxydation où est le miroir, il est difficile de
reconnaître avec certitude des traces de dorure ou d’argenture.

Le bas-relief posé en applique sur le couvercle est une tête de
Bacchante, la chevelure flottante et couronnée de lierre. Le cou est
incliné, la tête fait un léger mouvement de côté ; l’oreille porte un
pendant de même style que le collier sur la scène gravée. Le relief est
très-fort. L’exécution de cette figure frappe par le naturel, par l’ex-
pression chaude et vivante, elle rappelle certains bustes d’Alexandre
et plusieurs des belles médailles du même temps. L’ensemble de
l’œuvre indique une époque bien connue dans l’histoire de la plasti-
que grecque et permet d’assigner comme date très-vraisemblable ,
sinon à l’exécution du relief, du moins à la création du type, la fin du
ive siècle ou le début du mc siècle. La scène gravée est de même style;
mais l’artiste a été moins heureux. Nous sommes loin du miroir de
Leukas (1) et de celui du Génie des combats de corps (2). L’ensemble
manque de simplicité, les têtes sont plutôt gracieuses que belles ; la
coiffure de la femme est d’une élégance affectée; cependant le buste
est d’un bon style, et la scène entière ne rappelle ni la manière des
Étrusques, ni celle des Romains. Cette différence de valeur entre le
relief et la gravure s’explique facilement pour une œuvre industrielle;
le relief pouvait n’être qu’une imitation d’un type connu, ce qui est
très-vraisemblable; la scène gravée traitée par une main plus médiocre
avait nécessité une part d’invention peut-être plus large, certainement
moins heureuse. Fixer une date précise pour une telle œuvre est
difficile; on peut seulement dire qu’elle est postérieure au début du
me siècle.

Le miroir de Crète qui porte un Genie de la toilette (3) (aujourd’hui
au British Muséum) montre 1 usage des miroirs gravés dans les pays
grecs aune époque assez ancienne; le nouveau miroir prouve que, loin
d’être une exception, les objets de toilette de ce genre ont dû être
d’un usage très-fréquent, que l’industrie en avait sans doute fabriqué

(1) Monuments grecs publiés par l'Association
pour l’encouragement des études grecques en France.
1873, p. 23.

(2) J. de Wilde, Le Génie des combats de coqs.
Paris, 1868.

(3) Gazette archéologique, 1876, pi. xxvii.
 
Annotationen