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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Le Blant, Edmond: Note sur une coupe de bronze
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0102

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confrères de l’Institut, admettant, avec moi, que le mot miseris se rap-
porte au jeu de dès, proposent de la lire ainsi :

PLNS- BEBI- SI- PLYS- MISERIS- MINYS- BEBIS- SI- MINVS- MISERES

Plus bibes si plus miseris, minus bibes si minus miseris.

Il s’agirait, dans leur pensée, d’un nombre de coups à boire, suivant
le point plus ou moins élevé qu’auraient amené les dés. L’explication
me séduit fort, et je l’acceptei’ais volontiers, si je trouvais chez les
anciens quelque mention de ce jeu de buveurs (1).

On a également proposé de lire dans notre légende : « Plus tu
jetteras (de viu), moins tu en boiras ; moins tu en jetteras, plus tu en
boiras. « Il s’agirait, dans cette hypothèse, de cet amusement du
Cottabe, jeu que je ne connais que chez les Grecs, et qui consistait à
laucer d’une certaine façon, pour en obtenir un présagé, le vin resté
au fond de la coupe.

Le lecteur jugera de ces interprétations diverses d’une légende sans
doute fort claire pour les anciens, mais aujourd’hui énigmatique.

C’est vers la fin du ve siècle ou dans le courant du vie que me
parait devoir être classée la coupe de M. Charvet. La forme des lettres,
le groupe des pampres et des oiseaux, la barbarie de la gravure, ne
sauraient permettre de la faire remonter à une époque plus ancienne.

On remarquera, sur les boucliers des soldats tenant l’épée
haute, une figure qui reparaît plusieurs fois dans les épisèmes
militaires de la l\otitia dignitatum pour la section de l’Orient (2). Je
n’ai pu savoir le lieu où ce curieux objet a été découvert.

Edmond LE BLANT.

(1) J’ai eu entre les mains un verre allemand,
de la fin du xvme siècle, qui a servi à un jeu de
cette espèce. Dans une large cavité du pied sont
enfermés deux dés destinés à marquer le nombre
des coups à boire. La dimension de ce petit vase

est celle d'un de nos verres à Bordeaux. La conte-
nance de la coupe de M. Charvet est environ d’un
litre.

[i) C. iv et v, édition de Bœcking, p. 18, 21,
22.
 
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