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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Le Blant, Edmond: Note sur une coupe de bronze
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0101

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— 93 —

de dire qui est la plus fréquente, les exemples sont nombreux ; mittere
talcs se rencontre chez Ovide, chez Properce, chez Martial (1); et, ce qui
importe le plus ici, ce verbe, souvent employé sans régime exprimé
directement, ligure de la sorte dans les vers de l’Apokolokyntose, où
l’auteur nous montre le malheureux Claude condamné à jouer aux dés,
dans les enfers, avec un cornet sans fond :

Nam quoties missurus erat, résonante fritillo
Utraque subducto fugiebat tessera fundo (2).

Cela donné, j’incline à voir dans le mot miseris de notre légende, le
plus-que-parfait du subjonctif de mitto, plutôt que le datif pluriel de
miser, et je proposerai de traduire : ce Plus tu joueras (aux dés), moins
tu boiras ; moins tu joueras (aux dés), plus tu boiras ».

Pour appuyer mon sentiment et rendre ces paroles intelligibles, il
me faut rappeler ici l’usage familier aux anciens de jouer pendant les
repas : « inter ccenam talis ludere », comme le dit Suétone dans la Vie
d’Auguste (3)5 Plaute (4) et Properce (5) mentionnent également cette
coutume; et si les jouissances du festin se suspendaient, ne fût-ce que
peu d’instants, pour prendre les dés, on comprend que l’inscription
d’une coupe puisse rappeler que le temps donné ainsi à l’entraîne-
ment du jeu soit perdu pour le plaisir dont elle est l’instrument et le
symbole.

Notre légende s’accorderait ainsi avec le nombre infini de celles
qui, inscrites sur des vases à boire, invitent et encouragent le convive
à de copieuses libations.

J’ai dit, au début de cette note, que rien ne me semblait marquer
absolument le commencement de l’inscription. Deux de mes savants

(1) Ovid., Trist., II, 76 ; Ans amat., III, 384;
Propert., Eleg., II, 33, 26,27; Suet., Aug., lxxi;
Martial., Ep. XIV, '16.

(2) Senec., Apokol. (in fine). Cf. Ovid., Trist., II,
477. Dans diverses acceptions-que ne relèvent point
les lexiques, mittere est de même employé sans
régime. Je le trouve ainsi chez Ovide, dans le
sens de mittere hastam (Metam., V, 12), et par
trois fois dans les Agrimensores, pour mittere

lineam (ed. Rigalt. p. 221 , 230 et 242. Voir,
p. 347, la formule complète lineam mittunt.)

(3) C. lxxi. « Inter cœnam lusimus.... Si
vellint inter se inter cœnam vel talis vel par impar
ludere. »

(i) Captiv., 1,1, 4. « Nam in convivio sibi, Ama-
tor talos cum jacit » .... Asin., V, 2, 54; Curcul.

I IV, 1, 35.

I (S) Eleg., II. 33.
 
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