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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Chanot, E. de: Les divinités criophores
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0108

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— 102 —

par leur exécution peu soignée avec le travail si élégant et si fin des terres-cuites
d’art de Tanagra, que recherchent si avidement les amateurs.

En présence de ces monuments formels, il n’est plus possible de douter que ce
ne soit de la statue de Calamis que s’est inspiré le peintre céramiste qui a décoré
une cylix à figures rouges de Chiusi (1). Le dieu y est également coiffé de la
xuyô BoiaTiXY], a sa chlamyde disposée de même et porte le bélier de la même façon.
Mais l’artiste , animant sa composition, a représenté le dieu dans une marche
rapide, tandis qu’il promène l’animal autour de la ville de Tanagra, pour la délivrer
de la peste. Il lui a, de plus, mis son caducée dans la main et l’a chaussé d’endro-
mides.

Je me crois aussi autorisé à retrouver une imitation du Mercure de Tanagra,
mais plus éloignée et modifiée par une influence du goût africain, dans une
statuette de bronze du Louvre, provenant de Tarragone, que M. de Longpérier a
décrite comme représentant Aristée (2). Le bonnet conique dont le dieu se montre
coiffé dans cette figurine est encore un souvenir de la coiffure béotienne ; il tient
le bélier de la façon typique, sur ses épaules. Seulement on Ta vêtu, comme un
véritable berger humain, d’une sorte de colobium ou de birrus, qui paraît formé
d’une couverture carrée, percée au centre d’un trou pour passer la tête et relevée
sur les côtés par les bras.

Un fragment de statue d’ancien style, en marbre, découvert à l’Acropole d’Athènes
et publié par M. Conze (3), substitue un Hermès damaléphore à XHermès criophore,
car c’est un jeune veau qu’il place sur les épaules du dieu, barbu et entièrement nu.

Comme l’a remarqué justement Welcker(4), Calamis avait fait porter le bélier à son
Hermès « de la manière dont encore aujourd’hui les bergers dans les montagnes
portent les jeunes agneaux nouveau-nés , trop faibles pour suivre déjà le trou-
peau ». Aussi plusieurs monuments représentent de la même façon d’autres divinités,
envisagées sous un caractère pastoral. Tel est l’Apollon Nomios ou Carneios que nous
montre, l’agneau sur les épaules, un bronze du Musée de Berlin (5), bronze de très-
ancien style et particulièrement intéressant en ce qu’il remonte sans contestation
possible à une date antérieure à celle où vivait Calamis.

Le Cabinet des médailles de Paris, parmi les trésors de la collection du duc de
Luynes, possède une figure de bronze, haute de 34 centimètres, d’un style fort lourd,

(4) Museo Chiusino, pl. xxxv; Ch. Lenormant
et J. de Witte, Él. des mon. céramogr., t. III,

pl. LXXXVII.

(2) Longpérier, Notice des bronzes antiques du
Musée du Louvre, n° 499.

Le n° 500, dont le travail, est romain et du
IIIe siècle, est certainement un Bon Pasteur chré-
tien, exactement conforme à celui du beau sarco-

phage de Tipasa en Mauritanie, publié dans la
Revue des Sociétés savantes, 5e série, t. VI, 2e
semestre de 1873, p. 4 23-4 29.

(3) Archœol. Zeit. 4 864, pl. clxxxxii.

(4) Griech. Gœtterl., t. II, p. 438.

(5) Friederichs, Apollon mit dem Lamm, Berlin,
4 864, in- 4°.
 
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