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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Lenormant, François: Bas-reliefs de bronze assyriens
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0134

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128 —

précieuses placés dans une sorte de bassin ou de corbeille plate, enfin deux
marmites de bronze à poignées en oreilles, renversées sur leur ouverture et super-
posées. Plus sur la gauche on voit la marche des hommes qui transportent des
objets déjà débarqués. Cinq soutiennent sur leur épaule un paquet enveloppé dans
une couffe de sparterie de forme carrée. Deux portent sur un bâton, dont chacun
soutient une extrémité, des pièces d’étoffe longues et étroites, aux bouts garnis de
franges. On voit qu’aucun des articles mentionnés par l’inscription ne manque
dans le bas-relief.

La forme des barques qui servent au passage du fleuve mérite de fixer l’atten-
tion. Elles paraissent d’un faible échantillon, et l’on n’y voit ni mât, ni rameurs,
ce qui n’a pas lieu de surprendre, puisqu’on les hâle ; un seul homme se tient
debout à l’arrière, manœuvrant une godille, dont il se sert en guise de gouvernail.
Ces barques sont très-basses sur l’eau ; aux deux extrémités, l’étrave et l’étambot,
fortement prolongés, se relèvent en acrotères auxquelles on a donné la forme de
tètes de cheval. Sauf que le plus souvent l’acrotère de l’avant est seule en tête de
cheval, cette forme de navires est presque la seule que nous voyons dans les
sculptures assyriennes. C’est le type des « vaisseaux d’Assyrie », celui que l’on
appelait assurituv (1), et les monuments nous en montrent quelquefois d’un assez
fort échantillon, avec des rameurs et un mât central, comme ceux qui servent à un
transport de bois de construction dans un grand bas-relief de Khorsabad conservé
au Louvre (2), ou bien simplement menés à la rame, mais par une nombreuse
chiourme, comme celui où un bas-relief de Koyoundjik montre Assourbanabal,
avec sa suite, chassant au lion sur un des deux grands fleuves qui embrassent la
Mésopotamie (3). Jal, qui a consacré un intéressant mémoire à la restitution de
ces navires (4), remarque avec raison que l’absence de pont et le défaut de hauteur
des bordages ne les rendaient propres qu’à la navigation fluviale, et que le trans-
port de bois retracé dans le bas-relief de Khorsabad doit se faire sur un large fleuve
ou sur un lac. Cependant les Assyriens ont peut-être quelquefois employé des
embarcations de ce type sur la Méditerranée, pour de courtes traversées, favorisées
par un temps calme ; ainsi l’on en voit deux amarrées au rivage dans un bas-relief
de Khorsabad (5) qui paraît représenter le débarquement des Assyriens à Paphos ,
lors de la prise de possession de l’île de Cypre sous Sargon. Mais quand Senna-
chérib voulut faire une expédition par mer sur les côtes d’Elam, l’inscription de
Nébi-Younès (actuellement à Constantinople) raconte que l’on fit venir des ouvriers
qui construisirent sur l’Euphrate des « vaisseaux de Syrie », elippi Hatti, et qu’on

(1) Cuneif. ofWest. 4s., t. II, pl. i6, 1. 2, c-d.

(2) Botta, Monument de Ninive, 1.1, pl. 32-34.

(3) G. Rawlinson, The five great monarchies,
l'e édit., t. I, p. 447.

|4) Rev. archéologique, \rc série, t. IV, p. 177
et s.

(5) Botta, Monument de Ninive, t. II, pl. 114.
 
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