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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Lenormant, François: Bas-reliefs de bronze assyriens
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0135

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— 129 —

descendit ensuite ceux-ci par le fleuve jusqu’à son embouchure, où ils furent
lancés sur la mer Erythrée. D’autres textes montrent les rois d’Assyrie obligés
d’emprunter les navires de leurs vassaux de Phénicie, quand ils entreprennent sur
la Méditerranée une expédition maritime sérieuse.

Un bas-relief du palais de Sennachérib à Ninive (1) figure l’émigration « vers les
îles de la mer » des patriotes Sidoniens , fuyant avec leurs femmes et leurs enfants
la domination étrangère, sous la conduite de leur roi Eloulaï, comme le monarque
assyrien lui-même le raconte sur le prisme de terre-cuite qui contient le résumé
des annales de son règne. Nous voyons très-soigneusement et à coup sûr très-
exactement figurés dans ce bas-relief les deux types de vaisseaux dont les Phé-
niciens usaient au vin0 siècle pour la navigation hauturière, le gcioul de forme
arrondie, qui ne servait qu’aux transports commerciaux et dont les Grecs ont em-
prunté le nom sous la forme yaùloq, et le navire de combat ( que les Assyriens
appelaient très-justement mahirtuv), la birème à la proue ornée d’un fort épe-
ron (2). Il est facile de voir combien ces navires de mer diffèrent essentiellement
des grandes barques fluviales des Assyriens.

Revenons aux bas-reliefs de bronze de M. Schlumberger. Nous en donnons dans
la pi. 24, avec l’inscription, deux fragments moins considérables que les autres, qui,
bien qu’appartenant certainement au même ensemble, portent l’empreinte d’une
autre main, moins habile, et d’une exécution plus grossière. L’un offre les débris
d’une scène que nous avons vue complète dans un des précédents morceaux,
Salmanassar en costume royal , entouré des officiers de son service personnel.
L’autre conserve quelques figures d’une composition qui représentait une marche de
l’armée assyrienne; un fantassin, affublé du long vêtement démaillés, s’avance à
pied, à la suite d’un autre, conduisant parla bride les chevaux d’un char où l’on
voit un aurige et un archer, celui-ci prêt à décocher sa flèche. Il s’agissait évidem-
ment de la traversée d’un pas difficile.

François LENORMANT.

(1) Layard, Monuments of Nineveh, pl. 74.

(2) Ainsi que me le faisait remarquer M. l’ami-
ral Jurien de la Gravière, ces birèmes phénicien-
nes n’üfTrent pas deux rangs de rames superposés,
disposition nautiquement si peu pratique et si peu
vraisemblable, quoiqu’elle ait été admise par la
majorité de ceux qui, dans les temps modernes,
ont essayé de restituer la birème et la trirème
des anciens. Les galères des Phéniciens sur le bas-
relief de Koyoundjik sont, comme les galères
génoises et vénitiennes du haut moyen âge, à
deux rames par banc, ceux-ci étant disposés
obliquement. Il y a ainsi alternance constante

de deux avirons dépassant les flancs du navire à
des hauteurs différentes, formant de cette façon
deux rangs, mais non superposés, et par suite ne
prêtant à aucun enchevêtrement dans la manœuvre.
La première rame à partir de la poupe, celle que
mettent en mouvement les rameurs assis sur le
banc le plus extérieurement, repose à son extré-
mité supér.eure sur le bord même du navire; la
seconde, manœuvrée par les rameurs assis vers le
centre du navire, offre à l’intérieur de celui-ci un
bras de levier plus développé, et sort des flancs
de celui-ci plus bas, par un sabord de nage qui se
rapproche davantage de la ligne de flottaison.
 
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