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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Lenormant, François: [Observations sur l'enfant criophore de la statue de bronze de Rimat et de l'autel latino-palmyrénien du musée du Capitole]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0170

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— 164 —

archéologique (\), de l’enfant criophore, figuré par une statue de bronze trouvée à
Rimât et représenté aussi sur l’autel latino-palmyrénien du Musée du Capitole ,
explication empruntée à l'hymne des mystères phrygiens que nous a conservé
l’auteur des Philosophumena.

L’imagination des peuples orientaux s’est toujours complu à envisager le Soleil
comme un pasteur qui dirige le troupeau céleste, c’est-à-dire les constellations et
les nuages (2), TtotpiŸiv XéuxgSv âazp'stv (3). L’enfant criophore ou berger est donc,
dans la symbolique des religions de l’Asie , un des types les plus naturels de repré-
sentation du jeune Soleil de printemps, personnifié dans Adonis et dans les dieux
analogues , qui occupent toujours la place du fils dans les triades divines.

Dans la mythologie chaldéo-babylonienne, Doumouzi, prototype et origine de
Tammuz-Adonis, est qualifié de berger.

Pasteur, seigneur, ô Doumouzi, amant d’Istar,

seigneur du pays des morts (Arali), seigneur de la Colline du pasteur,

dit le début d’un hymne à double texte, accadien et assyrien (4); puis l’invocation,
bientôt interrompue par une fracture de la tablette originale , conservée au Musée
Britannique , continue en qualifiant le jeune dieu comme la plante desséchée « qui
n’a pas été abreuvée d’eau dans les lignes du jardin », sa ina mus’are me la istû,
« dont la semence, jetée dans le désert, n’a pas reproduit de fibres » , kimmats’u
ina seri arta la ihnû, «dont la racine a été arrachée », sa istanus innas'hu. L’im-
perfection de nos connaissances, en ce qui touche aux noms de plantes et aux
termes botaniques de la langue assyrienne, et à plus forte raison de l’accadien,
laisse encore dans ces versets des obscurités qui défient les efforts de l’interpré-
tation. Mais on en comprend assez pour y retrouver avec certitude l’expression
de la notion d’après laquelle Tammuz-Adonis est identifié au blé moissonné dans
l’été (o), aux fruits parvenus à maturité (6). C’est à cette notion que se rattachait le
rite des Jardins d'Adonis (7), signalé dans les Adonies de la Grèce, et certainement

(1) P. 103.

(2) Maury, Histoire des religions de la Grèce,
t. III, p. 92.

(3) Philosophumen., V, 9, p. 119, ed. Miller.

(4) Cuneif. inscr. of West, Asia, t. IV, pl. xxvn,
n» 1.

(5) Johan. Lyd., De mens , IV, 44 ; Elymol.

Magn.. v. ’,A/«vk; Porphyr. ap. Euseb... Praepar.
evang., III, 1; Ammian. Marcell., XIX, 1; cf.
Creuzer, Religions de l'antiquité, t. II, p. 49,
trad. Guigniaut. •

(6) Voy. J. de Witte, Nouv.ann. de l'Inst. arch.,

t. I, p. S32 et s.; Engel, Kypros, t. II, p. 581.

(7) Theocrit., Idyll., XV, 112-114, et Schol. a.
h.l.; Plat., Phaedr., p. 191, ed. Bekker;
Theophrast., Hist.plant., VI, 7; Plutarch., Deser.
numin. vindict.,p. 218, ed. Reiske; Julian., Caes.,
24 ; Zenob., Proverb., I, 49; Diogen., Proverb.,
14; Eustath. ad Odyss., A, p. 1701 ; Hesych., v.
‘AJ'œuS'os xnVoi, Suid., V, Afétufat et axap-

•Torspo s-, cf. Meurs., Graecia feriata, v. A S'orna.-, R.
Rochette, Mémoire sur les jardins d'Adonis, dans
le tome VIII, 1, 1851, p. 97 et suiv. de lai™ série
de la Revue archéologique.
 
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