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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Lenormant, François: [Observations sur l'enfant criophore de la statue de bronze de Rimat et de l'autel latino-palmyrénien du musée du Capitole]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0171

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— 163 —

emprunté à l’Asie, comme toutes les pratiques du culte de ce dieu; car le vase de
fleurs des Jardins d’Adonis se montre comme type monétaire à Sidon, sous Éla-
gabale (1), et à Laodicée de Syrie, sous Caracalla (2).

Nous lisons encore dans une incantation magique chaldéenne, dont le teste pri-
mitif accadien est accompagné d’une version assyrienne interlinéaire (3) :

Le lait crémeux de la chèvre qui a mis bas dans la bergerie sainte du pasteur Doumouzi,
ce lait de la chèvre, veuille le pasteur te le présenter lui-même dans ses saintes mains 1
Brasse-le dans la peau d’une chamelle qui n’a pas connu le mâle,
et que Maroudouk, enfant d’Eridhou, y introduise le charme salutaire !

O Nin-aklia-kouddou, dame du firmament, rends-le saint et pur ! rends-le brillant de

[pureté !

Ce Doumouzi pasteur offre la plus étroite ressemblance avec l’Attis phrygien,
qui compte parmi ses épithètes habituelles celles d'oânokoq (4) et de (3coxoXoç (5).
Mais on ne saurait contester le lien originaire entre Attis et Tammuz-Adonis, qui sont
comme deux formes parallèles dérivées d'une même conception primitive. L’assi-
milation établie par l’hymne des mystères de Phrygie n’est pas simplement le
produit d’un syncrétisme de basse époque. Aclonis lui-même est quelquefois qua-
lifié de berger dans la poésie classique (6).

Sur l’autel du Musée du Capitole (7), l’enfant criophore sort des branches d’un
cyprès. C’est le succédané naturel du pin, dans le tronc duquel Cybèle, d’après la
légende phrygienne, enferme, jusqu’à sa résurrection au printemps, le corps d’Attis
mort à l’hiver, du pin que l’on portait dans la procession des Megalesia avec un
simulacre d’Attis enfant suspendu dans ses rameaux (8). Les arbres conifères,
étant presque seuls à conserver leur verdure pendant la saison hivernale, étaient
naturellement appelés à jouer un rôle important dans la symbolique de toutes ces
fables de morts et de résurrections divines. On a déjà noté (9), du reste, que l’arbre
de la myrrhe, dans lequel est transformée la mère d Adonis et dans l’écorce duquel
le jeune dieu passe dix mois (10), comme dans l’utérus d’une femme , correspond
exactement au pin de la légende d’Attis et au cyprès, dont le culte a été savamment

(1) Mionnet , Descr. de méd. ant., t. V, p. 386,
n°s 333 et s.

(2) Eckhel, Doctr. num. vet., t. III, p. 321.

(3) Cuneif. inscr. of West. As., t. IV, pl. 28, n° 3,
1. 48-59.

(4) Origen. seu Hippolyt., Philosophumen.,Y, 8,
p. 114, ed. Miller.

(5) Theocrit., Idyü.,XX., 40; cf. Tertullian., Ad
nat., I, p. 48, ed. Rigalt.

(6) Virgil., Eclog., X, 18.

(7) Mus. Capitol., t. IV, p. 77; Mém. de l’Acad.
des Inscr., nouv. sér., t. XX, 2» part., pl. i et ii.

(8) Arnob., Adv. gent., V, 39; Jul. Firmic.
Matern., De error. profan. relig., p. 17.

(9) Maury , Histoire des religions de la Grèce,
t. III, p. 198.

(10) Apollodor , III, 14, 4, Antonin. Liberal.,
34 ; Ovid., Metam., X, 435.

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