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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Chanot, E. de: Statues iconiques du temple d'Athienau, dans l'île de Cypre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0204

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— 198 —

La statue intacte de la planche 34 est d’une exécution plus fine et
plus précieuse que la statue, mutilée par le bas, de la planche 33.
On ne saurait non plus la faire descendre au-dessous du milieu du
ye siècle, du temps où les Athéniens renoncèrent à leurs entre-
prises, poursuivies depuis 477, pour la libération des Grecs de Cypre
du joug des Perses. Les attributs du prêtre y sont dignes de remarque.
Dans sa main droite il a la pyxis à encens, de la gauche il tient par
les ailes une colombe. C’était là une des offrandes favorites à la
divinité principale du temple d’Athienau. La même colombe,
destinée à servir de victime, se voit, tenue de même, à la main de
plusieurs statuettes de pierre de petite dimension, trouvées dans les
ruines de ce temple, qui représentent souvent des personnages jeunes
et imberbes et doivent être des représentations votives d’hiérodules
ou de dévots 1). Les préceptes du rite mosaïque de l’immolation des
colombes, tel qu’il est prescrit dans le Lévitique (21 et qu’il a été
élucidé dans une excellente dissertation du regrettable abbé An-
cessi (3), explique comment c’est toujours de la main gauche et par
les ailes que cet oiseau est tenu dans les figures dont nous parlons.
On le présentait en effet ainsi au-dessus de l’autel, puis on lui
rompait le col avec la main droite et, sans arracher la tête, on
déchirait avec l’ongle une des veines du col, de manière à faire
couler quelques gouttes de sang. Ce rite était celui que les Egyptiens
employaient dans toutes les immolations d’oiseaux, et il devait leur
avoir été emprunté par les Phéniciens comme par les Hébreux.

La colombe, dans le paganisme syro-phénicien comme à son
exemple dans le paganisme classique, est essentiellement l’animal
sacré d ’ A s ta r té- A p h rod i te. C’est un fait connu de tous. A cause
du caractère consacré de cet animal, les Syriens proprement dits
s’abstenaient de l’offrir en sacrifice (4). Au contraire, à Cypre
l’immolation de la colombe avait une place considérable dans les
usages religieux et appartenait exclusivement aux rites du culte de la
déesse de Paphos et d’Idalium. On plaçait des colombes vivantes sur
le bûcher où était brûlée l’image d’Adonis, dans la fête de deuil qui
avait lieu tous les ans (S). De même, chez les Grecs et chez les

(1) Dœtl, Sammlung Cesnola, pl. iv, n°s 3, 4
et 7.

(2) I, 14 17.

(3) Le sacrifice des colombes d'après les monu-
ments égyptiens , dans L'Egypte et Moïse (Paris,
1875), p. 113 — 134, pl. vil.

(4) Hygin., Fab., 197 ; Euseb., Praepar. evangel.,
I, 6;Sext. Empiric., Hypoth., III, 24; Lucian.,

Jupit. tragoed., 42; voy. Chwolsohn, Die Ssabier
und dei Ssabismus, t. II, p. 8, 10 et 107.

(5) Diogenian., Proverb., praefat., p. v, ed.
Gaisford ; Creuzer, Symbolik, 3e édit., t. II, p. 479 ;
Guigniaut, Religions de i antiquité, t. II, p. 936.

Voy. dans l’Élite des mon. céramogr., t. IV,
pl. lxxxix, une peinture de vase où M. de Witte
pense reconnaître une allusion à cet usage.
 
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