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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Chanot, E. de: Statues iconiques du temple d'Athienau, dans l'île de Cypre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0205

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— 199

Romains, la colombe était considérée comme la victime la plus chère
à Vénus (1), car c’est généralement l’animal sacré de chaque divinité
que l’on préférait lui immoler. Une figurine de bronze de la Galerie
de Florence représente une jeune fille tenant d’une main une patère
et de l’autre une colombe , évidemment pour la sacrifier à Vénus (2).
Un fragment de bas-relief grec votif, découvei't dans l’acropole
d’Éleusis sur l’emplacement d’un petit sanctuaire d’Aphrodite, offre
aussi l’image du sacrifice de la colombe (3). Un élégant lécythus
athénien, à fond blanc, montre un éphèbe debout auprès d’un
tombeau et apportant, comme offrande funèbre, deux colombes (4).
C’est le sacrifice à la Vénus infernale, à l’Aphrodite Persephoné, à
laquelle la colombe était aussi bien consacrée qu’à la Vénus céleste (5),
et que l’on nommait $zppe<pâ.~zc<. ou , « celle qui porte la co-

lombe (6). »

La présence dans le temple d’Athienau des images de prêtres ou de
dévots tenant des colombes et s’apprêtant à les sacrifier, fournit
donc une indication décisive sur le culte auquel ce temple était
consacré. Si la grande déesse de Cypre n’y était pas adorée seule,
comme on l’a cru d’abord, si elle y avait pour synthrones Hercule
et Apollon, elle était du moins l’une des divinités que l’on y honorait,
celle peut-être qui y tenait le premier rang.

Mais n’y a-t-il pas un rapprochement à établir entre la statue de
prêtre tenant la colombe, que nous publions , et un autre précieux
monument de la sculpture cypriote qui provient également des ruines
d’Athienau ? Je veux parler du colosse en pierre calcaire, haut de
3 mètres (7), que M. de Cesnola a découvert dans le téménos sacré,
mais en dehors du temple. Ce colosse était entouré de vingt-deux
statues de prêtres et de rois, de grandeur naturelle ou de proportion
un peu inférieure à la nature. Il représente un personnage barbu,
revêtu du même costume que ceux en qui nous avons reconnu des
prêtres, avec la tête couverte d’une coiffure analogue comme forme
au bonnet des prêtres de la période assyrienne, mais côtelée, se
terminant au sommet par une petite tête de bœuf et ayant l’appa-
rence d’être faite en métal plutôt qu’en étoffe. De la main droite ce

(1) Propert., IV, 5, 63 et suiv.; Ovid., Fast.,
I, 452.

(2) Gori, Mus. etrusc., pi. xciii.

(3) J. de Witle, Él. des mon. céramogr., t. IV,
p. 236 ; Fr. Lenormar.t, Catalogue Raifé, n° 603;
La légende de Sémiramis, p. 30.

(i) Stackelberg, Grœber der Hellenen, pl. xlvi,
n° 2.

(5) Porphyr., De abstin. carn., IV, 16.

(6) De là vient que dans les tombeaux grecs on
trouve souvent des vases en forme de colombe ou
de simples colombes en terre-cuite : J. de Witte,
Catalogue Durand, n°s 1322, 1325 et 1719.

(7) Revue archéologique, 2® sér., t. XXII (1870-
1871), pl. xxm ; Dcell, Sammlung Cesnola, pl. i,
n<> 12 ; Cesnola, Cyprus, p. 132.
 
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