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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Linas, Charles de: Le reliquaire de Pépin d’Aquitaine au trésor de l'abbaye de Conques en Rouergue, [1]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0047

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LE RELIQUAIRE DE PÉPIN D’AQUITAINE

AU TRÉSOR DE

l’arr AYE

DE

CONQUES ,

EN ROUERGUE

(Planche 6.1

I.

Après le remarquable travail de M. Alfred Darcel sur le trésor de l’abbaye de Conques1,
travail où la science de l’archéologue rivalise avec le talent du dessinateur, certains
trouveront peut-être qu’il est singulièrement hardi de revenir sur un thème épuisé à
leurs yeux2. Mais il n’est pas de mine si bien exploitée qui ne recèle encore dans ses
profondeurs quelques filons inaperçus; tel est le cas du précieux dépôt accroché aux
flancs abrupts d’une gorge duRouergue, soustrait qu’il fut au creuset révolutionnaire par
le zèle et l’intelligence des habitants du pays 3.

En effet, deux pièces capitales échappèrent aux investigations de M. Darcel. Un
regrettable sentiment de méfiance, dont on saisira plus loin le mobile, engagea M. l’abbé
Turq-Calsade, curé de Conques, en 1855, à dissimuler à notre savant confrère l’existence
du reliquaire, sujet de la présente étude; le coffre limousin, qui abrite les restes de
sainte Foy, n’a été découvert que le 21 avril 1875, emmuré, depuis lexvi0 siècle, derrière
l’autel majeur de l’église4. Une circula d’argent, dénommée châsse de sainte Foy, et
dont la valeur artistique est secondaire, ne fut pas non plus montrée à M. Darcel5.
Uarcula ne mérite guère les honneurs d’une monographie; cinq planches en couleurs,

U Trésor de l’église de Conques, in-4°, Paris, 1861 , et
Annales archéolt. XVI, XX, XXI, pass.

2. Telle n’est pas, sans doute, l’opinion de deux archéo-
logues qui, à force de démarches, ont obtenu l’autorisation
de reproduire une seconde fois le trésor de Conques. Leur
projet m’ayant été révélé, je suis obligé, pour sauvegarder
des droits acquis, de publier trop vite, à mon gré, une étude
soulevant de graves problèmes, dont la solution n’a pas
encore atteint toute la clarté désirable.

3. On raconte qu’après la promulgation du décret
par lequel l’Assemblée nationale dépouillait, au profit de
l’État, les ordres monastiques de leurs richesses, un reli-
gieux de Conques organisa le pillage simulé du trésor de
l’abbaye. Chaque habitant s’en appropria une épave et la
cacha dans son domicile. Aux réclamations des envoyés
du District, on objecta que, le peuple s’étant rendu justice

tà lui-même, il devenait impossible de les satisfaire. Inu-
tile d’ajouter que le rétablissement du culte vit rentrer au
bercail toutes les pièces momentanément soustraites.

4. Au sujet du coffre, voir les articles publiés dans la
Revue religieuse de Rodez et de Mende, 1875, articles
reproduits dans une brochure intitulée : Procès-verbaux
authentiques et autres pièces concernant la reconnaissance
des reliques de sainte Foy, Rodez, 1880. Les parties de ce
travail qui touchent à l'archéologie manquent en géné-
ral de critique et ne doivent être lues qu’avec circonspec-
tion.

5. Voy. Servières, Guide du pèlerin à Conques , p. 82 et
83, Rodez, 1878. La pièce, qui peut remonter au xivc
siècle, est suffisamment décrite. Voy. encore : Procès-
verbaux cités, p. 118, 119 et 121.
 
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