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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Palustre, Léon: Les architectes du château de Fontainebleau
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0063

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LES ARCHITECTES DU CHATEAU DE FONTAINEBLEAU.

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blement, c’est bien peu réfléchir aux conséquences d’un pareil agrandissement. Quant à
la nécessité de démolir une partie de l’aile dite des Ministres, elle ne semble pas absolue.
On a fort bien pu soutenir cette construction d’un poids peu considérable, pendant qu’on
travaillait à la voûte destinée à laisser passer le fossé. Le Moyen-Age nous offre de nom-
breux exemples de semblables reprises en sous-œuvre, et nous ne ferons pas aux archi-
tectes du xvie siècle l’injure de croire qu’ils étaient moins habiles que leurs devanciers.

D’autre part, il est très naturel, au contraire, que la porte en question soit placée non
en face de l’escalier qu’elle eût masqué inutilement, mais à l’endroit où se trouve le
passage qui, de la cour du Cheval-Blanc, conduit dans celle delà Fontaine. SiM. Mobilier
se fût donné la peine d’examiner avec plus d’attention la planche de Ducerceau, il eût
vu qu’un second pont existait au droit de l’escalier en question, ce qui sauvegardait
toutes les convenances. Aussi Philibert de l’Orme qui, à cette date, il ne faut pas
l’oublier, n’était plus à la surintendance des bâtiments du roi, mais avait été remplacé
par le Primatice, n’eût-il rien trouvé à dire aux dispositions que l’on avait adoptées.
Maintenant, si fossé et porte disparurent au temps d’Henri IV, c’est qu’alors on était
sorti des guerres civiles, que la royauté ne redoutait aucune irruption subite. Mais la
place occupée par la porte élevée sous Charles IX, M. Mobilier peut en être certain, est
demeurée parfaitement étrangère à ce changement.

Notre tâche est presque terminée, caries autres objections faites à notre système sont
d’une réfutation bien plus facile encore que les précédentes. M. Mobilier croit avoir
retrouvé, dans le corps du bâtiment qui sépare la cour de la Fontaine du parterre, des
fragments d’une construction exécutée par Gilles le Breton, c’est-à-dire, par conséquent,
antérieure à 1552. Mais, s’il en était ainsi, l’aile qui nous occupe se trouverait figurée
sur l’ancienne vue du château, qui se trouve dans la galerie de François Ier. Pour les
détails, cette fresque peut présenter quelques inexactitudes, mais l’ensemble mérite,
évidemment, la plus sérieuse attention.

De môme, avant de plaisanter Gilles le Breton sur l’épaisseur des murs de la chapelle,
il eût fallu relire le passage où Ducerceau dit que l’architecte, en cet endroit, utilisa une
vieille tour d’enceinte. Le revêtement seul appartient au xvie siècle, et l’on se demande
sur quoi M. Mobilier peut bien se fonder pour parler, à cette occasion, de construction
peu solide. Du reste, le même reproche revient à propos de la salle de bal, bien que la
substitution d’un plafond à une voûte soit étrangère à de semblables préoccupations.
Elle tient seulement à ce que Gilles le Breton étant mort en 1552, Philibert de l’Orme
voulut prendre des dispositions qui lui fussent propres.

Enfin, M. Mobnier ne veut pas que le texte où il est question du « rechangement du
grand escalier1 « puisse affecter le péristyle. Suivant lui, il s’agit de la « grande vis 2 »
qui se voit dans un angle de la cour ovale, près de la Porte Dorée. Mais parler ainsi,
c’est méconnaître le langage du xvie siècle, qui n’a jamais confondu deux termes aussi

1. Comptes des bâtiments du roi, t. I01', p. 2 10. | 2. Comptes, etc., t. Ier, p. 28.
 
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