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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 6.1860

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Nr. 4
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Galichon, Émile: École allemande: Albert Dürer sa vie et ses oeuvres
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19/, GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

A son arrivée à Nuremberg, il n'eut point de peine à entrer dans l'ate-
lier du vieux Jeronimus Haller, orfèvre le plus estimé de la ville. Il mérita
la confiance et l'estime de son patron, et obtint en mariage, après douze
années de travail, sa fille Barbara, âgée de quinze ans. De cette union, célé-
brée enl/i67, naquirent dix-huit enfants. Albert Durer fut le troisième. Il
vint au monde le a 20 mai 1471, jour de la saint Prudentia, un vendredi de
la semaine de la croix, dans la sixième heure. » Par un hasard singulier,
qui ressemble à une prédestination, son père lui donna pour parrain
Antoni Koberger, l'un des plus célèbres imprimeurs de ce temps. Albert
Durer le père était un homme de mœurs pures, désireux d'élever ses
enfants pour qu'ils fussent agréables à Dieu et aux hommes. Chef d'une
famille nombreuse, et n'ayant d'autres ressources que celles qu'il se
créait par lui-même, il vivait loin de toute société et cherchait à inspirer
de bonne heure à ses fils le goût du travail. Remarquant dans le troisième
de ses enfants une aptitude spéciale pour les arts, il s'occupa d'Albert
avec un soin tout particulier. Il l'envoya à l'école ; mais ne pouvant
faire de grands sacrifices pour ses fils, il le rappela auprès de lui aussitôt
qu'il sut lire et écrire, pour lui apprendre l'orfèvrerie. Ainsi donc, le plus
illustre peintre de l'Allemagne, de même que les grands maîtres italiens
du xv° siècle, sortit de l'atelier d'un orfèvre.

Les progrès d'Albert furent rapides ; mais, tout en exécutant les petites
figurines qui ornaient les bijoux de son père, il sentit en lui se révéler
son génie. N'apercevant clans son état qu'un champ trop étroit pour les
vastes pensées qui agitaient son esprit, il demanda à son père d'abandon-
ner sa profession pour la peinture. Celui-ci regrettait le temps perdu de
l'apprentissage et s'opposa d'abord à ce projet; mais bientôt il dut céder
aux demandes réitérées de son fils, et le jour de la saint André, l'an 1/186,
il le fit entrer pour trois ans chez Wohlgemuth. Cet artiste éminent avait
auprès de lui un grand nombre d'élèves, peintres déjà expérimentés qui
l'aidaient dans ses travaux. Albert Durer, jeune et probablement peu ha-
bile encore, eut beaucoup à souffrir de ses camarades d'atelier ; mais il ne
se laissa point rebuter, et profita largement des leçons qu'il y reçut. Wohl-
gemuth illustrait alors la Chronique de Nuremberg, livre célèbre que le
parrain du jeune Durer, Antoni Koberger, imprima pour la première fois
en 1Zi93. L'on croit généralement, et non sans probabilité, qu'Albert Durer
apprit l'art de graver sur bois en exécutant quelques-unes des nombreuses
pièces qui ornent cet énorme in-folio.

Son temps d'apprentissage fini, Albert Durer quitta Nuremberg pour
voyager, suivant la coutume des corporations de ce temps, qui s'est
transmise, surtout en Allemagne, jusqu'à nos jours. Quelles contrées,
 
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