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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Galichon, Émile: École allemande [3]: Albert Dürer sa vie et ses œuvres
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22 GAZETTE DES BEAUX- ARTS.

Venise, Julio Campagnola, Benedetto Montagna, Martin Rota, reprodui-
sirent les estampes du graveur allemand, et Augustin Vénitien, alors à
ses débuts, ne se contenta pas d'en copier plusieurs, mais encore, clans
l'espoir d'assurer le débit d'une Vénus sortant du bain qu'il grava d'après
Marc-Antoine, il apposa sur son estampe la marque d'Albert Durer1.

A Mantoue, Jean Antoine de Bresse et Zoan Andréa; à Modène, Gio-
vanni Battista del Porto et Nicoletto; à Bologne, Marc Antoine, le plus
accompli des graveurs italiens, cherchèrent h s'approprier le travail
d'Albert Durer, et copièrent ses figures et surtout ses paysages.

Les peintres n'admirèrent pas moins que les graveurs les composi-
tions du maître de Nuremberg; Giovanni Bellini et Mantegna lui témoi-
gnèrent une grande estime 2, et si quelques artistes d'un ordre inférieur
cherchèrent d'abord à diminuer son renom, en louant son talent comme
graveur et en décriant ses qualités comme peintre, ils furent obligés de
reconnaître son mérite après l'exposition de son tableau pour le Fon-
daco dei Tedeschi3. Giovanni Bellini lui-même, dans une célèbre bac-
chanale, qu'il exécuta en 1514 pour le palais du duc Alphonse de Ferrare,
s'efforça d'imiter le style de la belle peinture qu'Albert Durer avait faite
pour l'église San-Bartolommeo 4. Quant au Pontorme, non-seulement il
emprunta au peintre allemand ses paysages, mais il se servit aussi
de plusieurs de ses figures dans la Passion qu'il peignit chez les
Chartreux, certain qu'il était, dit Vasari, de plaire à la plupart des ar-
tistes florentins, qui, unanimement, avaient applaudi aux productions
d'Albert. « Il n'est point à blâmer, ajoute encore cet historien, pour avoir
u imité Durer dans ses inventions, ce que beaucoup de peintres ont
a fait et font encore ; mais il est à blâmer pour avoir mis dans ses drape-
« ries, dans ses têtes et dans les attitudes de ses personnages cette mi-
a nutie mesquine et habituelle aux Allemands, et qu'il aurait du éviter5.»
Julio Glovio, dans sa première peinture, imita ingénieusement une des es-
tampes de la Vie de la Vierge d'Albert Durer, et Andréa del Sarte, tou-
jours au dire de Vasari, mérita le reproche de manquer d'invention, pour

4. Le travail rude de cette pièce se rapproche trop de celui de la copie que fit Au-
gustin Vénitien du Vieux berger d'après Julio Campagnola, et qu'il a signée, pour nous
permettre de douter de notre attribution. Cette Vénus de Marc-x\ntoine est celle qui
porte, dans l'œuvre de ce maître décrit par Bartseh, le n° 297.

%. Voir la Gazette des Beaux-Arts, t. VI, p. 198.

3. Idem, p. 199.

4. Vasari, t. XIII, p. 23, édition récente de Florence, la plus importante, grâce aux
notes dont elle est enrichie.

5. Vasari, t. XI, p. 50.
 
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