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Nr. 1
DOI article:Tainturier, Alfred: Correspondance particulière de la Gazette des Beaux-Arts: exposition de Besançon
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0065
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
chargé de lourds ornements dorés et ses murailles peintes à fresque sur les tons som-
bres desquels se détachent les robes cramoisies des patriciens. C'est le lendemain de
la bataille d'Agnadel ; la terreur était grande à Venise et jusque dans le conseil, lors-
qu'un vieillard infirme, le procurateur Barbo, qui depuis longtemps ne paraissait plus
dans les assemblées, se fit porter au sénat, et, soutenu par son fils et un jeune page,
sembla se ranimer lui-même pour rendre le courage à ses concitoyens. C'est encore une
composition bien ordonnée, et que rehausse de plus l'éclat d'un coloris chaud, harmo-
nieux, vénitien, qui est véritablement ici de la couleur locale.
Une scène du même genre, VEntrée des Hussites au concile de Baie, a inspiré à
M. Bellet du Poisat une page également remarquable par l'ordonnance générale. La
Gazette des Beaux-Arts a reproduit autrefois ce tableau, qui nous paraît exécuté avec
une verve peut-être trop fougueuse.
M. Montessuy a envoyé de Rome un tableau qui, par la roideur des figures et le
précieux des détails, a tout l'air de venir en droite ligne de Harlem; il représente un
intérieur italien : au milieu de la pièce, la mère de famille à genoux veut contraindre
un enfant rebelle à faire le signe de la croix devant l'image de la madone, tout enguir-
landée de buis et d'oeillets. A en juger par l'habileté avec laquelle ces accessoires sont
traités, M. Montessuy serait tout simplement un peintre de fleurs de la force d'Abra-
ham Mignon ou d'Hamilton. N'est-ce pas encore un beau lot, même pour un élève
de M. Ingres?
A. TAINTURIER.
( La fin au prochain numéro.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
chargé de lourds ornements dorés et ses murailles peintes à fresque sur les tons som-
bres desquels se détachent les robes cramoisies des patriciens. C'est le lendemain de
la bataille d'Agnadel ; la terreur était grande à Venise et jusque dans le conseil, lors-
qu'un vieillard infirme, le procurateur Barbo, qui depuis longtemps ne paraissait plus
dans les assemblées, se fit porter au sénat, et, soutenu par son fils et un jeune page,
sembla se ranimer lui-même pour rendre le courage à ses concitoyens. C'est encore une
composition bien ordonnée, et que rehausse de plus l'éclat d'un coloris chaud, harmo-
nieux, vénitien, qui est véritablement ici de la couleur locale.
Une scène du même genre, VEntrée des Hussites au concile de Baie, a inspiré à
M. Bellet du Poisat une page également remarquable par l'ordonnance générale. La
Gazette des Beaux-Arts a reproduit autrefois ce tableau, qui nous paraît exécuté avec
une verve peut-être trop fougueuse.
M. Montessuy a envoyé de Rome un tableau qui, par la roideur des figures et le
précieux des détails, a tout l'air de venir en droite ligne de Harlem; il représente un
intérieur italien : au milieu de la pièce, la mère de famille à genoux veut contraindre
un enfant rebelle à faire le signe de la croix devant l'image de la madone, tout enguir-
landée de buis et d'oeillets. A en juger par l'habileté avec laquelle ces accessoires sont
traités, M. Montessuy serait tout simplement un peintre de fleurs de la force d'Abra-
ham Mignon ou d'Hamilton. N'est-ce pas encore un beau lot, même pour un élève
de M. Ingres?
A. TAINTURIER.
( La fin au prochain numéro.)