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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Nr. 2
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Thoré, Théophile: Exposition générale des Beaux-Arts à Bruxelles
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https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0094

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EXPOSITION DES BEAUX-ARTS A BRUXELLES. 89

groupes du peuple éprouvé par le travail ou par les souffrances. Cette
année, il s'est lancé bravement dans la peinture historique : Charles-
Quint sur son lit de mort et Junius prêchant la réforme à Anvers, deux
grandes compositions très-sérieuses et très-énergiquement peintes. Nous
reproduisons le Junius d'après une photographie de M. Maes, de Bruxel-
les, lequel va publier un album photographique en souvenir de l'Exposi-
tion. On félicite beaucoup M. De Groux de cette nouvelle tendance vers
un art censé plus noble et plus élevé. Soit, et il y a même parfaitement
réussi, grâce à son esprit compréhensif et à son instinct pittoresque. Le
danger est de côtoyer M. Gallait ou M. Leys, avec ces princes ou ces
réformés du xvie siècle, et de compromettre une individualité très-accen-
tuée dans des sujets d'un autre genre et d'un autre temps.

Un troisième tableau exposé par M. De Groux appartient à sa ma-
nière primitive : le Retour, intérieur de villageois, avec quatre figures.
Toute la droite du tableau, où sommeillent près de la cheminée le vieux
et la vieille, est dans une tranquille demi-teinte. Peut-être rêvent-ils à
leur garçon qui était parti... et le voilà qui reparaît, les bras ouverts,
rapportant la joie et l'activité dans la maison. Cette simple scène de
famille, si ingénument exprimée, vaut sans doute un drame historique.

L'auteur des Funérailles d'un trappiste, M. C.-E. Meunier, semble
être influencé par M. De Groux. Sa peinture est à la fois sobre et vigou-
reuse, et ses personnages ont beaucoup de caractère.

Un autre jeune artiste, très-heureusement doué comme praticien,
M. Louis Dubois, a exposé trois tableaux : une étude & Enfant de chœur,
figure de grandeur naturelle, largement peinte, une scène de la Roulette
à Spa, avec une demi-douzaine de personnages, et un grand paysage des
marais de la Campine, où, sur les grêles colonnettes cle leurs pattes
rosâtres,se dressent de hautes cigognes, bien calmes au milieu des joncs
et des plantes aquatiques. Le ciel gris sombre est d'un ton superbe. On
pourrait accrocher cette peinture au lambris d'une salle de château, en
pendant à quelque beau Snyders.

De M. Madou la réputation est faite. Il est à peu près dans l'école
belge ce qu'était Wilkie dans l'école anglaise: peintre de mœurs, très-fin,
joignant le naturel à la causticité. Les Nouvelles du jour rappellent les
Politiques de village, de Wilkie, sauf la différence du type et du caractère
des deux peuples. Un second tableau de M. Madou, le Seigneur du vil-
lage, appartient à M. Perrot, l'ancien rédacteur en chef de Y Indépen-
dance.

Dans le groupe des paysagistes, c'est M. de Knyff qui marque le
plus. 11 se rapproche assez des paysagistes français, de M. Troyon et de

vin. 12
 
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