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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Nr. 2
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Thoré, Théophile: Exposition générale des Beaux-Arts à Bruxelles
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https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0095

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00 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

M. Jules Dupré par exemple, surtout dans un grand tableau intitulé la
Gravière abandonnée. Ciel d'orage, effet très-fantasque, beaucoup de force
et d'ampleur dans l'exécution. Les Bords du Uuppel offrent encore un
effet de soleil étrange, niais vrai, la lumière frappant vivement des bandes
de terrain et des rangées de saules qui s'enlèvent en clair sur les fonds.
La nature s'amuse parfois à ces caprices, quand l'atmosphère est agitée et
tempétueuse. Dans un autre paysage, le Chemin creux, les premiers
plans des terrains sont modelés solidement, et tout émaillés d'herbes
vivaces et de fleurettes. Sous l'espèce d'arcade que forment les grands
arbres qui bordent le chemin, on aperçoit la campagne avec un horizon
violacé. Le quatrième tableau exposé par M. de Knyff représente un Bois
de hêtres dans le Condroz.

M. Ghabry et M. de Gock tiennent aussi à l'école française: mi-Bruxel-
lois, mi-Parisiens. L'Elang de Tervueren, effet d'hiver, par M. Chabry,
est très-juste et très-harmonieux. M. de Gock a mis de l'élégance et même
de la poésie dans un paysage où de petites bergerettes, regardant au loin
je ne sais quoi, dessinent sur le ciel leur silhouette enfantine.

Plus indépendant de toute influence étrangère, M. Fourmois passe
pour un des maîtres du paysage en Belgique. S'il ne semble pas avoir des
impressions très-particulières devant la nature, il les rend du moins avec
conscience et avec habileté. Ses compatriotes estiment son talent exact et
sincère. Une Vue prise aux environs de Bruxelles a été acquise pour la
loterie qui suivra l'Exposition, et sa Chaumière de la Campine appartient
au gouvernement, qui la placera sans doute dans le musée national de
peinture moderne.

M. Roelofs, bien que fixé depuis longtemps à Bruxelles, est resté Hol-
landais par sa pratique autant que par le choix de ses sites toujours em-
pruntés à la Hollande. De l'eau, des bateaux, quelque moulin à vent au
bord d'un canal, des troupeaux sur de verts pacages, voilà ce qu'il affec-
tionne et ce qu'il rend à merveille. Aussi les collections hollandaises
recherchent-elles ses œuvres, et c'est pour la splendide collection du
baron van Brienen qu'il a peint un des quatre paysages exposés au Salon
de Bruxelles.

Les grandes compositions historiques sont peu nombreuses, et la cri-
tique des journaux belges paraît s'accorder à mettre hors ligne quelques
toiles de M. Slingeneyer, par exemple le Triomphe de Clodion, traversant
en vainqueur la ville de Tournai. On remarque aussi un Saint Sébastien
de M. Tabar, qui a travaillé dans l'atelier de Paul Delaroche, et une
Hérodiade de M. Emile Leclercq, correspondant de la Gazelle des Beaux-
Arts et romancier, en même temps qu'il est peintre.
 
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