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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Nr. 2
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Montaiglon, Anatole de: M. Jules Renouvier
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https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0109

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10', G \/.KÏ I E DES BE U \-AKTS.

l'un anonyme, consacré aux vieilles maisons de sa ville natale; l'autre
à deux manuscrits des archives de la commune de Montpellier. Si peu
importants qu'ils soient comme volume, ils marquent déjà les premiers
pas de sa vie et montrent en germe les qualités d'esprit qui ont toujours
progressé, el dont on n'a certainement pas eu le dernier développement.

Bientôt après, ou pour mieux dire la moine année, en 1835, il com-
mença une publication archéologique et historique sur les monuments
de quelques anciens diocèses du bas Languedoc. Cet ouvrage, qui est ac-
compagné de lithographies dues à l'habile crayon de M. Laurent, l'occupa
plusieurs années, de 1835 à 18A1. Ln même temps le Bulletin monu-
mental, que M. de Gaumont publiait comme fondateur de la Société fran-
çaise d'archéologie, dont M. Renouvier a été l'un des premiers inspecteurs
divisionnaires, s'enrichissait de quelques études sur le Midi qui ne ren-
traient pas dans le cadre de son grand ouvrage, et l'on y peut aller cher-
cher le récit d'une excursion monumentale dans les vallées des Pyrénées,
un essai de classification des églises d'Auvergne, et un tableau rapide de
la peinture sur verre et sur mur dans le Midi de la France. Tous ces tra-
vaux témoignent de la plus sérieuse intelligence de l'art ogival, malgré
la gêne qu'apportait au développement d'idées générales sur cette ma-
tière la nature même des monuments que l'auteur étudiait. Ils ne sont
pas, en effet, dans le vrai courant de l'architecture française; moins har-
dis, moins franchement nouveaux parce que les ruines des idées et des
monuments antiques restent debout autour d'eux, ils ne suivent le mou-
vement artistique du Nord qu'à regret, avec retard, sans lui rien appor-
ter; ils en ont subi l'influence à contre-cœur, et ils n'ont pas réussi à en
prendre sur lui. L'étude de ces monuments n'est pas un chapitre, c'est
un appendice de cette grande histoire, et il fallait, pour l'écrire et pour
bien marquer la différence des caractères et la lutte des deux esprits, un
homme à qui ses études permissent de voir ce que cet antagonisme per-
sistant avait été contraint d'accepter de l'art du Nord né dans le domaine
royal, et un homme en même temps qui dût à sa naissance et à son
séjour dans le Midi la compréhension et la familiarité de cette forme
particulière de l'art gothique.

M. Renouvier ne se borna pas à montrer seulement dans le Lan-
guedoc les traces de l'envahissement de la nouvelle architecture fran-
çaise d'outre-Loire ; dans un voyage fait en 1839, son esprit philosophique
poursuivit la même idée sur un autre sol, encore plus méridional,
et ses notes sur les monuments gothiques de quatre villes italiennes,
Florence, Pise, Rome et tapies, publiées en 18M dans le Bulletin monu-
mental, sont inspirées par ce sentiment vraiment critique de la fécondité
 
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