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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 8.1860

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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.17224#0122

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MOUVEMENT DES ARTS ET LE LA CURIOSITÉ

CONCOURS DE L'ÉCOLE DES BEAUX-ARTS

envois des pensionnaires de l'academie imperiale des beaux-arts

a rome

Concours de peinture historique. — Le sujet choisi cette année par l'Institut
est Sophocle accusé par ses fils. Voici le programme en entier : « Sophocle, dans sa
« vieillesse, fut appelé devant le tribunal par ses deux fils qui voulaient lui faire don-
« ner un curateur, comme à un homme tombé en enfance et incapable de gérer ses
« biens. A cet outrage, le vieux sang de Sophocle bouillonne dans ses veines, et il lit
« la tragédie d'Œdipe à Colone qu'il venait de terminer. Les juges ne peuvent en-
ci tendre sans admiration cette œuvre magnifique où est tracé le plus vigoureux carac-
« tère de vieillard qui ait été mis sur la scène, et dans laquelle un père malheureux et
« accablé d'années, soutenu par la tendresse de sa fille, maudit un fils ingrat. La tra-
ce gédie tout entière se rapportait à Sophocle et à ses enfants. Après la lecture, les
« juges, saisis d'admiration pour le père et d'indignation contre ses fils, reconduisirent
« Sophocle à sa maison au milieu d'une foule de peuple. »

Le sujet est beau et noble; trop beau même et trop noble pour être aisément conçu,
facilement exécuté dans les conditions défavorables où se trouvent les logistes. Une
intelligence robuste, une main virile, exemptées des circonstances qui accompagnent
les concours de l'École des beaux-arts, eussent tout au plus suffi à une pareille tâche.
Selon les lois de l'École, l'élève trace, le jour de son entrée en loge, le croquis de sa
composition, et il n'en doit plus sortir. C'est à prendre ou à laisser. D'autre part, ce
qu'il faut d'heures pour dessiner sur la toile, peindre et achever une œuvre d'une
dimension convenue, a été, il est vrai, calculé; mais c'est tout, et celles qui seraient
nécessaires pour régler le jugement, pour faire naître certains instincts, certaines émo-
tions, ne l'ont pas été. Or, le concurrent, aux prises avec un sujet complexe ou dont le
sens élevé lui échappe tout d'abord, n'a pas de temps à consacrer à une étude qui
l'éclairerait, encore moins la faculté de revenir sur ses pas, pour subordonner son tra-
vail aux impressions nouvelles trouvées dans la méditation. Si, le premier jour, il s'est
enfermé dans un cercle vicieux et plein d'inconséquences, il y restera et poursuivra jus-
qu'au bout un labeur manqué dès le début. C'est encore à prendre ou à laisser.

Ici, sans doute, comme dans tous les concours, des règles sont indispensables, et il
faut se garder de blâmer celles dont la sollicitude prévoyante de l'Institut entoure les
épreuves des prix de Rome. Cependant, si elles contraignent l'élève et le placent entre
un rroquis dont il ne peut ni rien retrancher, ni rien omettre, et une période de temps
 
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