LA MI NERVE DU PARTHÉNON. \\\
comme de bronze aussi bien que le sphinx, et cela uniquement d'après un
contre-sens commis par Gaylus dans la traduction du passage de Pline l.
Quant à la base, Quatremère la divise en deux registres et y place une
série de bas-reliefs représentant, outre la naissance de Pandore, celle de
vingt autres divinités, d'après la leçon habituelle des manuscrits de
Pline : In base aident quod cœlatum est Pandoras gene&in appèllaviti
Ibi dit sunt \\ numéro nascentes. Nous verrons plus loin que cette leçon
est inadmissible, et qu'il faut supprimer le mot nascentes.
Vingt-neuf ans après l'auteur du Jupiter Olympien, un des plus ha-
biles antiquaires de l'Allemagne, M. Gerhard, clans un mémoire sur les
Idoles de Minerve d'Athènes2, proposa une nouvelle restitution de la
Minerve du Parthénon, mais presque sans l'accompagner d'un commen-
taire. Il en fait figurer, en effets un dessin dans ses planches, mais il n'y
consacre que sept lignes d'explication.
La restitution de Quatremère de Quincy sert de base à celle de M. Ger-
hard. La déesse est drapée de la même façon, et le bouclier posé au même
endroit par le docte académicien de Berlin. Seulement, M. Gerhard, guidé
par diverses médailles et par un bas-relief découvert à Athènes, a fait un
échange entre les deux mains pour la Victoire et la lance. Il les met à la
place inverse de celle que leur assignait Quatremère, la lance tenue de la
même façon, près du fer, mais par la main gauche, et la Victoire dans la
main droite. M. Gerhard supprime le sphinx de bronze au-dessous de la
lance; quant au serpent, il le place à droite des pieds de la déesse, fai-
sant pendant avec le bouclier dont la moitié seule se montre à la gauche
de Minerve pour le spectateur qui se tient en face de la statue. En même
temps, pour concilier avec cette disposition la phrase de Pausanias qui
dit que le serpent était auprès de la lance, nrV/xnov toO So'paTo; ipàxav écri,
l'archéologue prussien fait passer quelques-uns des replis du serpent
derrière la déesse, de manière que sa queue soit à gauche, du même
côté que la lance, tandis que sa tête et son avant-corps se dressent à
droite. Pour ce qui est du casque, M. Gerhard n'adopte pas celui que
Quatremère a emprunté à la pierre du cabinet de Vienne et aux tétra-
drachmes d'Athènes; il n'admet comme ornements que les deux griffons
et le sphinx décrits par Pausanias.
L'ordre chronologique nous fait placer après la restitution de M. Ger-
I. Mémoires de l'Académie des inscriptions, t. XXV, p. 319. Quatremère signale
bien le conire-sens de Caylus, mais il n'en suit pas moins ses indications.
î. Uber die Minervenidole Athens, Berlin, 1844. Extrait des Mémoires de la sec-
tion d'histoire et de philologie de l'Académie de Berlin, pour 18i2.
comme de bronze aussi bien que le sphinx, et cela uniquement d'après un
contre-sens commis par Gaylus dans la traduction du passage de Pline l.
Quant à la base, Quatremère la divise en deux registres et y place une
série de bas-reliefs représentant, outre la naissance de Pandore, celle de
vingt autres divinités, d'après la leçon habituelle des manuscrits de
Pline : In base aident quod cœlatum est Pandoras gene&in appèllaviti
Ibi dit sunt \\ numéro nascentes. Nous verrons plus loin que cette leçon
est inadmissible, et qu'il faut supprimer le mot nascentes.
Vingt-neuf ans après l'auteur du Jupiter Olympien, un des plus ha-
biles antiquaires de l'Allemagne, M. Gerhard, clans un mémoire sur les
Idoles de Minerve d'Athènes2, proposa une nouvelle restitution de la
Minerve du Parthénon, mais presque sans l'accompagner d'un commen-
taire. Il en fait figurer, en effets un dessin dans ses planches, mais il n'y
consacre que sept lignes d'explication.
La restitution de Quatremère de Quincy sert de base à celle de M. Ger-
hard. La déesse est drapée de la même façon, et le bouclier posé au même
endroit par le docte académicien de Berlin. Seulement, M. Gerhard, guidé
par diverses médailles et par un bas-relief découvert à Athènes, a fait un
échange entre les deux mains pour la Victoire et la lance. Il les met à la
place inverse de celle que leur assignait Quatremère, la lance tenue de la
même façon, près du fer, mais par la main gauche, et la Victoire dans la
main droite. M. Gerhard supprime le sphinx de bronze au-dessous de la
lance; quant au serpent, il le place à droite des pieds de la déesse, fai-
sant pendant avec le bouclier dont la moitié seule se montre à la gauche
de Minerve pour le spectateur qui se tient en face de la statue. En même
temps, pour concilier avec cette disposition la phrase de Pausanias qui
dit que le serpent était auprès de la lance, nrV/xnov toO So'paTo; ipàxav écri,
l'archéologue prussien fait passer quelques-uns des replis du serpent
derrière la déesse, de manière que sa queue soit à gauche, du même
côté que la lance, tandis que sa tête et son avant-corps se dressent à
droite. Pour ce qui est du casque, M. Gerhard n'adopte pas celui que
Quatremère a emprunté à la pierre du cabinet de Vienne et aux tétra-
drachmes d'Athènes; il n'admet comme ornements que les deux griffons
et le sphinx décrits par Pausanias.
L'ordre chronologique nous fait placer après la restitution de M. Ger-
I. Mémoires de l'Académie des inscriptions, t. XXV, p. 319. Quatremère signale
bien le conire-sens de Caylus, mais il n'en suit pas moins ses indications.
î. Uber die Minervenidole Athens, Berlin, 1844. Extrait des Mémoires de la sec-
tion d'histoire et de philologie de l'Académie de Berlin, pour 18i2.