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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 11.1861

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Nr. 4
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Galichon, Émile: École primitive de Venise, [1], Jacopo de Barbarj dit le maître au Caducée
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https://doi.org/10.11588/diglit.17227#0323

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JAGOPO DE BARBARJ.

313

Ces deux marques : le trident de Nicholaûs, ]e caducée de Jacopo,
nous les retrouverons réunies sur une estampe : le Plan de Venise. Or, ces
deux marques posées sur des œuvres d'artistes contemporains ayant
même nom, même manière de peindre, ne sauraient être fortuites, et
nous accueillons favorablement l'opinion de M. Mûndler, qui les croit
frères.

Jacopo vivait estimé à Venise dans la société de Marino Sanuto, le
plus illustre des chroniqueurs de cette ville. Il composait des tableaux
qui prenaient place dans les plus riches cabinets, à côté des toiles du
Titien, de Giorgione, de Raphaël; il échangeait des poésies1 avec Giro-
lama Gorsi, dame florentine célèbre par son esprit et sa beauté, lorsque
l'arrivée à Venise d'un prince bourguignon vint transformer sa vie et
l'enlever à sa patrie.

Ce prince était Philippe de Bourgogne, enfant naturel de Philippe le
Bon. Envoyé, vers 1505, en qualité de légat auprès de Jules ÏI, « il fut
accueilli avec des honneurs infinis parles princes et les cités d'Italie, et
d'une manière toute particulière par le duc de La Mirandole, et par les
villes de Vérone et de Florence. Le pape le combla de telles distinctions
qu'on ne se souvenait point en avoir vu accorder de semblables à un am-
bassadeur depuis plus de cent ans...

1. Marino Sanuto eut, en 1509, l'idée de réunir en un joli volume les poésies de sa
maîtresse Girolama. Ce livre, qui se trouve à. la bibliothèque de Saint-Marc, contient
un sonnet que cette femme célèbre adressait à Jacopo. C'est à l'obligeance de M. Lazari,
conservateur du musée Correr, que nous devons do faire connaître ce morceau curieux
qui nous montre Barbarj poëte :

AD IACOMETTUM PICTOREM.

Jacometto, se mai la dolie lira
Affaticasti in cantar versi e carmi,
Ora il tempo ô che l'affatichi e armi
Con la eloquenzia che '1 tuo petto ispira.

Volgiti intorno, c queste ninfe mira ;
Che un monte di Parnaso certo parmi
Dove ti veggo, e comincio ammirarmi
Per non trovarti in man F arco c la lira.

J'veggo faggi c mirti, i'veggo un fonte,
Veggo Mincrva qui con le sorellc,
E te muto ti star con le man gionte.

Dell non lassar queste leggiadre belle;
Vogli esaltarle con tue rime conte;
Comincia a dir dcl sol, poi dcllc stelle.
xi. 40
 
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