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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 18.1865

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Nr. 5
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Burty, Philippe: L' exposition de Bordeaux
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https://doi.org/10.11588/diglit.18742#0491

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EXPOSITION DE BORDEAUX.

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ce dossier gigantesque de documents précis qui s’appelle l’histoire lo-
cale, et que notre génération a ouvert. — Est-ce parmi les dessins ou
parmi les reproductions qu’il faut placer les fac-similé de M. Alfred
Robaut ? Plus d’un y est pris et fait bien de persister dans son erreur,
qui véritablement n’en est presque point une. Acquérir Y Education
cl'Achille, c’est devenir pour quelques francs possesseur d’un dessin qui
a atteint à la vente de l’atelier du maître quelques milliers de francs :
tout est rendu, la grande allure du centaure, la souplesse de l’adolescent,
et aussi les accidents matériels, le ton du crayon, le gras du frottis au
doigt, la vergure du papier. Nous reviendrons sur le procédé de M. Ro-
baut à propos du Salon, et nous mettrons nos lecteurs à même de juger
si notre sympathie pour sa publication est légitimée. Les Fac-similé cle
dessins cl croquis originaux cVEugcne Delacroix, envoyés de Douay ici,
sont en partie extraits de la seconde livraison dont l’exécution est
encore plus parfaite que celle de la première.

L’accueil qu’ont reçu ici ces fac-similé pourrait, à part leur perfec-
tion, s’expliquer par l’estime qu’on y fait du génie de Delacroix, mais
la Société n’a pas mis moins d’empressement à appeler un artiste,
M. Claudius Popelin, qui renouvelle, en toute liberté, un art sinon perdu,
du moins dévoyé depuis bien longtemps. Les émaux de M. Claudius Pope-
liu, très-remarqués au dernier Salon, — et ils pâlissent bien auprès de
ceux qu’il a exécutés depuis, — ces émaux sont aussi parfaits quant à
la réussite que les plus belles pièces de Limoges. Ils ont aussi cette
qualité, rare aujourd’hui, de n’être point des pastiches : il y en a trois,
un César équestre, un portrait-médaillon de Calvin et un Portrait de
famille, avec entourage allégorique. Appliqué au portrait contemporain,
nous aimons peu ce procédé qui est une chose absolue; au moins fau-
drait-il, comme les émailleurs du xvie siècle français, lui donner plus
d’accent et de souplesse que ne le fait M. Popelin. Nous préférons voir
servir l’émail à la décoration : aussi le César nous paraît, même avec
l’exagération d’un ciel trop mamelonné, le plus enviable objet d’art pour
un cabinet d’étude. — Parler de faïence après l’émail est une hardiesse
bien grande de notre part, cependant nous rencontrons aujourd’hui aux
vitrines de trop de marchands d’estampes, de fabricants de bronzes,
de papetiers et de tapissiers, les plaques peintes par M. Michel Bouquet,
pour résister au désir d’exprimer la répugnance que nous inspirent ces
faux tableaux : on dirait des aquarelles lavées sur un papier graisseux.
Les ciels sont glaireux, les feuillages sont épais comme des murs, les ter-
rains se fendillent ou n’ont point de consistance. 11 ne faut point mêler
les genres. La faïence se prête merveilleusement, mieux que toute autre
 
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