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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 23.1867

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Nr. 1
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Mantz, Paul: Les beaux-arts à l'Exposition Universelle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19884#0034

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3.0 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

dir. Il n'est pas systématiquement académique ; il croit aux sujets nou-
veaux, et il y a une apparence d'émotion dans son groupe de plâtre, la
Veuve, une pauvre femme qui, tenant son enfant sur ses genoux, l'enve-
loppe tendrement dans un misérable châle. Nous signalons cette œuvre,
non à cause de sa valeur plastique, mais à raison du sentiment qu'elle
essaye d'exprimer. Cette note moderne ne se rencontre pas fréquemment
chez les artistes russes.

Ainsi que le lecteur a pu s'en apercevoir, bien des noms inconnus se
sont rencontrés aujourd'hui sous notre plume. Ce sont pourtant des
noms de maîtres qui, illustres dans leur pays, n'ont à se plaindre que
de notre ignorance. Obscurs ici, ils sont lumineux là-bas. Nous avons
pris plaisir à étudier leurs œuvres, en y cherchant une nouveauté que
nous n'avons pas rencontrée toujours. Quelques-unes de ces productions
étrangères ont néanmoins un accent local qui a dû nous toucher. Certes,
il est doux de parler de M. Cabanel; mais lorsqu'on a, pendant dix ans,
commenté ses mythologies et ses portraits, on aime à voir de la peinture
d'un autre style, et on s'arrête avec joie devant les œuvres de MM. Bakker-
Korff et Israëls, Gude et Fagerlin, Aivasowsky et PérofT. C'est un monde
nouveau qui s'ouvre à nos curiosités. Le point de vue de la critique s'y
dépèce sans doute un peu; elle s'intéresse peut-être à des artistes secon-
daires, dont elle remarquerait à peine les ouvrages dans une exposition
annuelle des Champs-Élysées; elle semble perdre la notion des valeurs
et de la hiérarchie. En ce qui nous touche, nous sentons ce qu'il y a de
vrai dans l'objection, et nous ne voudrions pas qu'on vînt nous reprocher
d'avoir été envers nos hôtes un peu plus courtois qu'il ne convient. La
politesse est une jolie chose, mais la justice en est une meilleure. Lors
donc que, dans la sincérité de notre conscience, nous pesons le mérite rela-
tif des diverses écoles du Nord que nous avons aujourd'hui passées en
revue, nous ne pouvons nous dissimuler un fait grave : c'est que, malgré
le talent de quelques Hollandais, de quelques Suédois, de quelques Russes,
le seul pays où il y ait véritablement un groupe sérieux de bons peintres,
c'est la Belgique.

PAUL M A N T .

Notre intention était de publier avec ces articles un grand nombre de gravures.
Mais les difficultés créées par la concession à M. Pierre Petit du droit exclusif de pho-
tographier à l'Exposition universelle sont telles, que nous avons dû renoncer à ce
désir. é. g. ■
 
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