Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (23.1867)

LES BEAUX-ARTS

A L'EXPOSITION UNIVERSELLE

XI.

FRANCE.

Lorsque, au sortir des galeries occu-
pées par les œuvres des artistes étran-
gers, on pénètre dans les salles consa-
crées à l'école française, on se trouve
dans une atmosphère plus saine, dans
un milieu plus robuste. On sent, dans
l'impression d'ensemble qui se dégage
de notre exposition, le résultat condensé
d'un long effort, un capital accumulé
de richesses collectives, et, par-dessus
tout, la sérénité d'une école qui a de-
puis longtemps fait son 89. Quelques
œuvres maladives qui détonnent çà et là
ne parviennent pas à modifier l'aspect
général, dont le caractère dominant est
la sagesse, la santé, la modernité. On a
fort bien compris, je suppose, que lors-
que, à chaque Salon annuel, la critique
affecte des airs attristés et se voile de
deuil, c'est parce qu'elle s'imagine que
le noir lui va bien. Ne prenons pas trop
au sérieux ces mélancolies de chaque
printemps. La preuve que nos exposi-
tions n'étaient pas si pauvres, c'est
' qu'on a pu, par un choix d'ailleurs bien
incomplet des œuvres qui y ont figuré depuis ces dernières années, orga-