Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 20.1879

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Bibliographie
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22840#0586

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
5k2 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

M. Ebers n'est pas un naturaliste dans le sens moderne du mot. A nos yeux,
c'est peut-être son côté faible. Ni comme Gautier, ni comme M. Du Camp, ni
surtout comme Fromentin, il ne poursuit le rendu fini des aspects, l'impression
vraie dans son exigence extrême ; son dessin reste plus général et plus som-
maire, mais il est ferme, juste et coloré, et saisit avec délicatesse les grandes
notes de paysage et de poésie qui s'offrent à lui. M. Ebers est et reste de son
pays : il est idéaliste. Chez nous, on dirait qu'il appartient à l'école de Chateau-
briand. La poésie de l'histoire le touche profondément, témoin le tableau des luttes
religieuses d'Alexandrie, qui est tracé de main de maître ; témoin encore la longue
digression sur Tanis et sur son rôle dans l'histoire de l'humanité à ces époques recu-
lées. Tout sollicite son œil investigateur, et rien de ce qui a trait à l'histoire, aux
mœurs ou à l'art ne le laisse indifférent. Il ne néglige point non plus les aperçus scien-
tifiques. Ainsi, par exemple, ses remarques sur l'ichtyologie du Nil, si africaines et si
curieuses, seront lues avec intérêt. De même, M. Ebers apporte un jugement sagace
dans toutes les questions qui touchent à l'art ou à la technique. Ce qu'il dit de la
grosse question, si controversée, de la construction des Pyramides, mérite d'être
signalé. Il expose, en la complétant par ses propres observations, la découverte de
Lepsius et d'Erbkam. Grâce aux patientes recherches de ces derniers, on connaît
aujourd'hui la méthode de construction, qui confirme et explique le récit d'Hérodote.
Cette méthode consistait en adjonctions d'enveloppes successives sur le noyau central,
qui duraient autant que le règne du souverain. Les énormes différences de grosseur
des Pyramides deviennent ainsi très intelligibles.

Le premier volume de VÉgypte de M. Ebers est seul paru en Allemagne. Le
second est achevé d'imprimer et va paraître très prochainement; la traduction française
le suivra sans doute de près.

Le premier embrasse Alexandrie, le Delta, Gosen, Memphis, les Pyramides et le
Caire; le second, la renaissance politique de l'Egypte sous le règne de Méhémet-Ali et
de ses successeurs, les découvertes de Champollion et de Mariette et le musée de
Boulacq, la vie populaire au Caire, le Nil jusqu'à la première cataracte, Béni-Hassan,
Thèbes, Karnak et Philœ. La traduction de M. Maspero mérite les plus grands
éloges. Elle est à la fois très élégante et très littérale.

L'illustration, dont nous n'avons encore rien dit, est d'une richesse extrême et ne
compte pas moins de 700 gravures sur bois, toutes d'une exécution excellente, beau-
coup d'une finesse remarquable, d'après les dessins des meilleurs artistes de l'Alle-
magne : Gentz, Lenbach, Muller, Richter, Tadema, Keller, Schmoranz, Werner, etc.
Nous aimons peu quelques-unes des compositions où l'élément pittoresque et fantai-
siste joue un trop grand rôle; mais les dessins exécutés d'après la nature ou sur de
bonnes photographies sont un précieux commentaire du texte. Quant au papier et à
l'impression, ils sont magnifiques dans les deux éditions, allemande et française. La
forme est digne du fond.

Nous reviendrons sur l'ouvrage de M. Ebers lorsque le second volume, le plus
intéressant pour nous, aura paru. L. G.

11. Le xvne Siècle : Institutions, usages et costumes de la France, par M. Paul
Lacroix, 1 vol. grand in-8° de 580 pages, illustré de 16 chromolithographies
et de 300 gravures sur bois.

Nous avons déjà eu plusieurs fois occasion de parler ici de l'importante série
 
Annotationen