DOI issue:
Nr. 5
DOI article:Girard, Paul: Les céramiques de la Grèce propre vases peints et terres cuites
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0513
LES CÉRAMIQUES DE LA GRÈCE PROPRE.
kll
férence est grande. La décoration même des objets de Mycènes semble barbare, quand
on la compare aux scènes qui se déroulent autour des grandes amphores du cap Ko-
lias, ou à ces gracieux tableaux fixés par un trait léger sur la couverte blanche des
lécvthes d’Athènes. Les procédés d’ornementation des céramiques primitives n’inté-
ressent pourtant pas la seule archéologie : ils touchent de très près à l’histoire de
Part, et les analyser dans le détail, comme l’a fait M. Dumont, c’est étudier le senti-
ment artistique chez des peuples dont nous ne savons à peu près rien, mais dont nous
pouvons, grâce aux monuments céramiques qu’ils nous ont laissés, nous figurer, dans
une certaine mesure, la civilisation et l’industrie. 11 est curieux de suivre les trans-
VASE DE PHALÈRE.
(Type ancien d’Athènes.)
formations qu’ont subies, d’un groupe à l’autre, les principes de la décoration, et de
voir par quels degrés on a passé des simples lignes tracées à la pointe sur les vases
d’Hissarlik aux enroulements ingénieux, aux rosaces, aux animaux représentés, à
l'aide de la couleur ou au repoussé, sur les antiquités de Mycènes. Or les artistes
dont l’inexpérience ou l’expérience relative a su décorer ces divers objets sont les
ancêtres de ceux dont les savantes peintures nous charment, quand nous les rencon-
trons sur les vases attiques du ive siècle, sur ceux de la Sicile ou de l’Italie méridio-
nale. Entre ces produits d’un art qui tâtonne et cherche sa voie et ceux de la céra-
mique parvenue à la pleine possession de tous ses moyens d’expression, il a dû
y avoir une série d’efforts successifs, une suite de progrès non interrompus. Essayer
de retrouver les anneaux de cette chaîne, marquer les étapes de cette marche lente,
mais continue, vers la perfection, n’est-ce pas écrire un chapitre de l’histoire de l’art,
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férence est grande. La décoration même des objets de Mycènes semble barbare, quand
on la compare aux scènes qui se déroulent autour des grandes amphores du cap Ko-
lias, ou à ces gracieux tableaux fixés par un trait léger sur la couverte blanche des
lécvthes d’Athènes. Les procédés d’ornementation des céramiques primitives n’inté-
ressent pourtant pas la seule archéologie : ils touchent de très près à l’histoire de
Part, et les analyser dans le détail, comme l’a fait M. Dumont, c’est étudier le senti-
ment artistique chez des peuples dont nous ne savons à peu près rien, mais dont nous
pouvons, grâce aux monuments céramiques qu’ils nous ont laissés, nous figurer, dans
une certaine mesure, la civilisation et l’industrie. 11 est curieux de suivre les trans-
VASE DE PHALÈRE.
(Type ancien d’Athènes.)
formations qu’ont subies, d’un groupe à l’autre, les principes de la décoration, et de
voir par quels degrés on a passé des simples lignes tracées à la pointe sur les vases
d’Hissarlik aux enroulements ingénieux, aux rosaces, aux animaux représentés, à
l'aide de la couleur ou au repoussé, sur les antiquités de Mycènes. Or les artistes
dont l’inexpérience ou l’expérience relative a su décorer ces divers objets sont les
ancêtres de ceux dont les savantes peintures nous charment, quand nous les rencon-
trons sur les vases attiques du ive siècle, sur ceux de la Sicile ou de l’Italie méridio-
nale. Entre ces produits d’un art qui tâtonne et cherche sa voie et ceux de la céra-
mique parvenue à la pleine possession de tous ses moyens d’expression, il a dû
y avoir une série d’efforts successifs, une suite de progrès non interrompus. Essayer
de retrouver les anneaux de cette chaîne, marquer les étapes de cette marche lente,
mais continue, vers la perfection, n’est-ce pas écrire un chapitre de l’histoire de l’art,