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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 37.1888

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Nr. 1
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Gerspach, Edouard: Les mosai͏̈ques de Belloni
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https://doi.org/10.11588/diglit.24191#0064

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

présume, de former sou petit établissement dans quelque partie des bâtiments de
la manufacture que vous dirigez? Voilà ce qu’il a besoin d’examiner et ce que je
vous invite à lui faire connaître.

Salut et fraternité.

J. B. DUBOIS.

Duvivier était administrateur de la manufacture de tapis établie
depuis 1626 à l’hospice de la Savonnerie, à Chaillot; le gouverne-
ment avait conçu, en l’an IV, le projet de transférer l’établissement
dans les bâtiments des Gobelins, mais la réalisation de ce plan ne
fut opérée qu’en 1825. La réponse de Duvivier ne fut pas favorable,
et l’atelier de Belloni fut successivement installé dans divers bâti-
ments de l’Etat, au collège de Navarre, dans une maison située rue
de l’Université n° 296, puis aux Cordeliers.

Il est probable que dans les premières années, le fonctionnement
de l’atelier ne fut pas assuré d’une façon très régulière, car en 1809
parut un décret d’organisation. Belloni a le titre de directeur avec
trois mille cinq cents francs d’appointements ; il est tenu d’entretenir
et d’instruire douze élèves, pour lesquels il reçoit tous les ans
douze mille frans d’indemnité. L’apprentissage est de six ans et
comme après trois ans les élèves peuvent travailler utilement,
Belloni est tenu de fournir au gouvernement, pendant les trois
dernières années de l’apprentissage, une certaine quantité d’ouvrages
en mosaïque équivalant à une somme annuelle de douze mille francs.
Le gouvernement, on le voit, ne s’engageait pas beaucoup, d’autant
plus que le décret n’avait qu’une portée de six années, et que Belloni
ne semble avoir eu que cinq élèves au lieu de douze. Parmi ces élèves,
il y avait des sourds-muets comme dans l’école de gravure sur
pierres fines, comprise dans le même décret.

Pendant la Restauration, Belloni intitula son établissement :
Manufacture royale de mosaïque de Paris, sous la protection spéciale du
roi, ce qui n’indique pas qu’il ait été l’objet d’une subvention. Cette
protection spéciale ne semble pas lui avoir été accordée longtemps
par le gouvernement de Juillet, car, à partir de 1832, les mosaïques ne
figurent plus aux expositions des manufactures royales. M. Chevreul
qui, dans sa longue carrière, a été en relations avec tant de personnes,
a connu Belloni; il nous a raconté que le mosaïste était arrivé à la
fortune, non en vendant des ouvrages, mais par d’habiles spéculations
de terrains dans les environs de Paris.

Belloni a pratiqué tous les genres de mosaïque : la mosaïque de
 
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