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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 37.1888

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Nr. 2
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Yriarte, Charles: Les relations d'Isabelle d'Este avec Léonard de Vinci: d'après des documents réunis par Armand Baschet
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https://doi.org/10.11588/diglit.24191#0145

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130

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

prie son correspondant, le carmélite Pietro de Nuvolaria, de demander
an peintre une replica de son portrait.

Je demande simplement aux amateurs s’il y a témérité à voir dans
le grand portrait, anonyme, de profil, exécuté au fusain, qui figure sous
le n° 390 au catalogue des dessins du Musée du Louvre, sous le nom
de Vinci, — Dessin pointillé pour en faciliter la reproduction, — le
« ritratto ai carbone » dessiné vers 1500 par Léonard, auquel M. A.
Gruyer, à l’aspect seul de l’œuvre et de son caractère, se trouve avoir
assigné sa véritable date dans ses articles sur Léonard ?

Pour qu’il y ait au moins présomption, cherchons des points de
comparaison pour établir d’abord la ressemblance du dessin avec le
modèle. Nous n’avons plus le portrait peint par Giovanni de Sanctis,
le père de Raphaël, quand Isabelle avait à peine dix-huit ans; ce
portrait, envoyé par elle à son ami la comtesse d’Acerra 1 semble
avoir disparu. Nous devons récuser les deux portraits connus peints
par le Titien, du Musée de Vienne, car ils représentent la marquise
à un âge beaucoup trop avancé. Dans l’un, elle a plus de trente-cinq
ans et porte des frisons courts et une sorte de turban; dans l’autre,
ayant dépassé la soixantaine, elle confia au Titien un document peint
quand elle avait trente ans; il nous faudra recourir à la médaille
de Cristofano Romano, dont les lettres abondent dans le Carteggio,
et qui a travaillé pour les trois sœurs d’Este. Cette médaille, que
nous reproduisons plus haut, a été décrite par Giacomo d’Hatri,
ambassadeur de Mantoue à Naples, dans sa lettre du 24 octobre 1507
adressée à la marquise de Mantoue (lettre publiée pour la première
fois par le ClT Bertolotti, et rapprochée du monument par M. Valton
qui a constaté ainsi la parfaite identité de la médaille); elle date
certainement des premières années de son mariage, les cheveux
crespelés, à la fogia ou mode du temps (de 1490 à 1500), sont relevés
négligemment et retenus par une tresse, comme dans la belle médaille
de Lucrèce Borgia. Nous sommes dans la même région, dans la même
famille, on se jalouse, et on suit les mêmes modes. Ce n’est cependant
point à un document de cette nature, que nous demanderons la
confirmation d’une hypothèse ; nous nous contenterons de ne pas la

I. « Per satisfare al desiderio de Y. S., non per clie la effigie mia sia di tal beleza
che la meriti andare in volta depincta, gli mando per Simone da Canossa, cameriere
del 111° Dnca de Calabria, et retracto in Tcivola facto per mane de Zohan de Sancte
pictor de La IIIa Duchessa di Urbino, quai dicono far bene dal nalurale, etiam che
questo, secundo m’e referto, si me puoteria piû assimigliare. » (Archivio Gonzaga,
cité par Alessandro Luzio dans F0 Gonzaga a ta Corts de Julio II.)
 
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