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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 3
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Gruyer, Gustave: La sculpture à Ferrare, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0214

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GAZETTE DES BEAUX-AIITS.

cavalier. C’est le 2 juin 1451, le jour de l’Ascension, que la statue
équestre de Nicolas III, érigée sur la place entre le Castello et la
cathédrale, fut inaugurée en présence de Borso, qui avait succédé en
1450 à son frère Lionel. Elle précéda donc celle de Gattamelata, faite
à Padoue par Donatello (1453) et celle de Colleone modelée par
le Verroccliio et fondue par Alessandro Leopardi à Venise (1479). Le
souverain, tenant le bâton de commandement, était représenté avec
un costume plein de caractère; coiffé du bonnet de marquis, il portait
un manteau dont le capuchon pendait sur ses épaules.

Dans son important travail sur les commencements de la renais-
sance des arts à Ferrare, M. Ad. Venturi donne sur Niccolô Bnroncelli
d’intéressants détails que nous lui empruntons. Niccolô Baroncelli
s’était fixé à Ferrare avec sa famille, et on lui avait accordé le titre
de citoyen, titre auquel étaient attachés des avantages matériels. Sur
l’ordre de Lionel, il exécuta en 1443 un ex-voto en cire coloriée 1 qui
fut placé dans l’église de Sainte-Marie des Anges près de Belfiore.
Cet ex-voto représentait de grandeur naturelle un fauconnier du
marquis ayant à ses pieds deux gerfauts. Peut-être ce fauconnier
n’était-il autre que Costa de Candie qui, en naviguant vers Chypre,
faillit être victime d’une tempête et fit vœu, s’il échappait au nau-
frage, d’offrir un témoignage de sa reconnaissance dans une église
consacrée à la Vierge. Il est probable qu’on n’avait pas encore vu à
Ferrare un ex-voto d’aussi grande dimension. C’est aussi en 1443 que
Niccolô Baroncelli fut chargé d’exécuter pour la chapelle de la cour
six anges en cuivre de différentes grandeurs. Après avoir fait des
modèles en cire (1445), il fondit et retoucha les figures (1446), que
dora Michèle Ongaro. Ces ouvrages, lui rapportèrent 237 lire murchesine
et 10 sotdi, et on l’autorisa à garder le surplus du cuivre acheté par
lui à Venise. Malgré la générosité de Lionel, il ne se trouva pas assez
rétribué, et il écrivit au secrétaire du prince pour obtenir au moins
de quoi subvenir à son entretien et à celui de sa famille. Quoique
cette supplique ne lui eût valu qu’un boisseau de blé, il continua à
travailler pour le seigneur de Ferrare. En 1447, il modela deux
nouveaux anges pour la chapelle de la cour. Dans la sacristie de la
cathédrale, il refit l’ange de l’Annonciation qui avait été frappé par
la foudre et exécuta une statuette de saint Jean-Baptiste.

1. L’art de modeler en cire avait pris naissance à Florence, patrie de Baron-
celli. Quand Nicolas III, marquis de Ferrare, visita Florence en 1435, il fit don
à l’église de l’Ànnunziata, pour s’acquitter d’un vœu, d’un haut-relief en cire où
il était représenté à cheval.
 
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