Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

DOI issue:
Nr. 4
DOI article:
Müntz, Eugène: Andrea Verrocchio et le tombeau de Francesca Tornabuoni
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0318

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
280

GAZETTE DES BEAUX-AltTS.

Tornabuoni se trouvait à la Minerve. Au témoignage rapporté
ci-dessus il ajoute cet autre, non moins formel : « A cette époque se
trouvait à Rome Francesco Tornabuoni, négociant considéré et riche,
très lié avec Domenico Ghirlandajo. Tornabuoni ayant perdu sa
femme, morte en couches, comme il a été dit dans la vie d’Andrea
Yerrocchio, et lui ayant fait élever une sépulture à la Minerve,
ainsi qu’il convenait à la noblesse de sa famille, chargea également
Domenico de peindre toute la façade (de la chapelle) où elle était
enterrée, et lui commanda en outre un petit rétable « a tempera ».
Domenico peignit donc sur cette paroi quatre compositions, deux
empruntées à la vie de saint Jean-Baptiste et deux à la vie de
Notre-Dame ; ouvrage qui fut singulièrement apprécié pour lors. »

L’analogie entre les sujets représentés par Ghirlandajo à Santa-
Maria-Novella et ceux mentionnés par Yasari comme se trouvant à
la Minerve semble de prime abord confirmer l’hypothèse de
M. Ridolfi : le thème choisi pour la décoration de l’église florentine
n’était en effet autre que l’histoire de saint Jean-Baptiste et l’histoire
de la Yierge. Mais ici se dresse une première objection : peut-on
admettre que Yasari, qui décrit en détail les quinze compositions de
Sainte-Marie-Nouvelle, les présente, quelques pages auparavant et
dans la même biographie, comme étant au nombre de quatre seule-
ment ! Au reste voici qui tranche définitivement le débat : il résulte
du témoignage d’un auteur bien antérieur à Vasari que la décoration
de la chapelle de la Minerve avait été bien réellement confiée par les
Tornabuoni à Domenico Ghirlandajo. Cet auteur n’est autre que le
Florentin Francesco Albertini, l’auteur de l'Opusculum cle Mirabilibus
novæet veteris urbis Romœ, imprimé en 1510. En décrivant la Minerve,
il dit en propres termes que Ton y voit la chapelle des Tornabuoni
de Florence, peinte par le Florentin Domenico Ghirlandajo : « Est
et alia capella de Tornaboniis Flor. depicta a Domenico Girlandario
Flor. »

Que de temps perdu, sans compter les flots d’encre, pour aboutir
à ce mince résultat : le tombeau de Fr. Tornabuoni se trouvait bien
à la Minerve et Yasari a dit vrai, une fois de plus 1 !

En l’absence de tout travail critique sur l’histoire de la Minerve,
je suis forcé, contrairement à mes principes, de recourir également
à la voie conjecturale. Parmi les chapelles actuelles de cette église,

1. Je suis heureux de voir que les doutes que j’exprimais à cet égard dès 1882,
dans les Arts à la cour des Papes, ont reçu l'adhésion d’un juge aussi autorisé que
M. Bode.
 
Annotationen