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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 6
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Ephrussi, Charles: Simon-Jacques Rochard (1788 - 1872), 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0498

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442

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

placé à côté des meilleurs dans l’art de la miniature : des Augustin,
des Isabey, des Dumont, très au-dessus des Saint, des Sicardi, des
Guérin, des Périn, des Aubry et de tant d’autres qui, plus heureux
que lui, gardent encore une légitime réputation.

Nous pouvons réparer cette injustice, grâce à M. Garnier-Helde-
wier, ministre plénipotentiaire de Belgique, qui s’est voué en quelque
sorte à la réhabilitation de Rochard. Reconnaissant en lui un artiste
de grande race, il a recueilli un nombre considérable de ses œuvres,
réuni un ensemble de documents propres à le remettre en son vrai
jour, recherché et trouvé tout ce qui pouvait aider à lui rendre la
justice qui lui est due. Au cours de cette enquête, poursuivie avec
une louable ténacité, M. Garnier-Heldewier a retrouvé les traces de
la veuve du maître qui lui a fourni des documents précieux et
d’utiles renseignements. Nous lui devons les matériaux de cette
étude et le plaisir délicat que l’on trouve à accomplir un acte
d’équité en replaçant à son rang un artiste de haute valeur.

I

Simon-Jacques Rochard naquit à Paris le 28 décembre 1788. Sa
mère était une Talon qui se piquait de descendre d’Omer Talon,
avocat général au Parlement de Paris, mort en 1657, après s’être
acquis au barreau une célébrité attestée par ses contemporains. Deux
Rochard périrent sur l’échafaud pendant la tourmente révolutionnaire.
La mère de Simon, demeurée veuve avec douze enfants, dut bientôt
ses principales ressources au talent précoce du tout jeune Simon qui
excellait déjà à saisir les ressemblances; il dessinait au crayon des
portraits qu’il faisait payer en général cinq francs. Elève d’Aubry 1
et de l’Académie du Louvre, il dut ensuite étudier sérieusement la
gravure au burin, puisqu’on a de lui une très belle estampe du
Bélisaire peint par Gérard en 1795, et, sur une même planche, les
profils, un peu lourds de dessin, de Napoléon 1er, de Marie-Louise et
du roi de Rome âgé d’un ou deux ans, avec cette légende : Famille
impériale, et : Rochard inv\ del‘ et sculp*. Se trouve à Paris chez l’Auteur,
rue Garancière, n° 5, et chez Bence aîné, rue Saint-Denis. Déposé à la 1

1. La Notice du Musée du Luxembourg, 1872, à propos d’un portrait en minia-
ture de M. Marsh, banquier à Londres, peint par Rochard, et donné par lui au
Musée en 1866, désigne l’auteur comme élève de L. Mérimée et de J-.B. Isabey.
Cette indication semble erronée.
 
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