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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 6
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Ephrussi, Charles: Simon-Jacques Rochard (1788 - 1872), 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0499

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SIMON-JACQUES ROCHARD.

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Direction. Ces deux planches révèlent une expérience avancée1 2. Malgré
ce talent précoce de buriniste, un penchant plus fort l’entraînait vers
la peinture. Nous le trouvons prenant ses premières leçons de
miniature chez Mlle Bounieu, fille de l’académicien. Il fit d’assez
rapides progrès pour être chargé, quoique à peine âgé de vingt ans,
de faire le portrait de l’impératrice Joséphine exécuté sur l’ordre de
l’Empereur. Quelques années plus tard, le célèbre Augustin lui
demanda de le seconder dans les nombreuses copies que la cour de
Louis XVIII lui commandait en 1814 et dans les premiers mois de 1815.
Est-ce chez Augustin qu’il fit l’utile connaissance du général hollan-
dais Daendals, plus tard gouverneur de l’ile de Java, dont il
reproduisit les traits à l’entière satisfaction du modèle? Simon-
Jacques qui avait, sous l’Empire, échappé à la conscription, fut
compris dans la levée suprême des Cent-Jours. Il s’y déroba en
franchissant la frontière avec le général Daendals qui le fit passer
pour son secrétaire.

La protection de celui-ci lui valut aussitôt, à Bruxelles, de
nombreuses commandes. Introduit à la cour, Rochard peint le portrait
du baron Falk, ministre des Affaires étrangères. Bientôt après, l’am-
bassadeur d’Espagne, le général Alava, était chargé par son roi de
faire faire pour lui la miniature du duc de Wellington, le vaillant
défenseur des lignes de Torres-Vedras, qui avait rendu tant de
services à la cause de Ferdinand VIL II consulta le général Daendals
qui lui désigna Rochard comme l’artiste le plus capable de répondre
au désir de la cour d’Espagne. A la veille de Ligny et de Waterloo,
le généralissime anglais n’avait guère de temps à donner aux
peintres; Rochard dut se contenter, le 13 juin 1815, de saisir rapide-
ment les traits de son modèle pendant que celui-ci, entouré de ses
aides de camp, leur donnait ses ordres. Cette séance, qui dura à peine
une heure, suffît au jeune peintre pour fixer sur le papier, d’une
façon définitive, l’originale physionomie de Wellington. Nous don-
nons une reproduction de cette aquarelle qui servit toujours de
prototype à Rochard pour les nombreux portraits qu’il eut à faire
du vainqueur de Waterloo 3.

Dans ce même mois de juin 1815, il peint le portrait du duc de
Richmond qui lui donne rendez-vous pour une séance de pose dans

1. En 1812, Rochard (rue Garancière, S) expose plusieurs estampes et dessins,
parmi lesquels figurent sans doute le Bélisaire et la Famille impériale, n° 1,278 du
livret officiel.

2. Cette aquarelle est pieusement conservée chez M. Garnier-Heldewier.
 
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