L’ORIGINE DE L’ART GALLO-ROMAIN.
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n’est pas autre chose que le produit de cette tendance, parce que
l’art grec avait eu pourpoint de départ le schématisme où l’industrie
gauloise s’était arrêtée.
En résumé, si l’on cherche pourquoi la Gaule romaine est restée
si médiocre dans le domaine de l’art, alors qu’elle était riche, paisible
et même lettrée, on pourra y répondre de deux manières. C’est,
d’abord, parce que les tendances du génie national étaient, comme
STATUE DE DIEU ACCROUPI
DÉCOUVERTE A VELAUX.
(Bouches-du-Rhône.)
nous l’avons montré, en conflit avec les leçons qui lui venaient du
dehors. Lorsque la France aura un art original, au xme siècle, c’est
par l’évolution libre de son génie, et le contact de la Renaissance
italienne sera loin, comme on sait, de lui profiter. C’est ensuite
parce que ces leçons étaient données par des maîtres fatigués, déjà
atteints eux-mêmes d’une irrémédiable décadence et dont le goût était
profondément corrompu. La Gaule n’a pas été seule à en subir les
effets. Que l’on regarde, au Louvre ou dans telle collection particu-
lière, les longues séries de Vénus en bronze exhumées des nécropoles
XI. — 3e PÉRIODE. 6
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n’est pas autre chose que le produit de cette tendance, parce que
l’art grec avait eu pourpoint de départ le schématisme où l’industrie
gauloise s’était arrêtée.
En résumé, si l’on cherche pourquoi la Gaule romaine est restée
si médiocre dans le domaine de l’art, alors qu’elle était riche, paisible
et même lettrée, on pourra y répondre de deux manières. C’est,
d’abord, parce que les tendances du génie national étaient, comme
STATUE DE DIEU ACCROUPI
DÉCOUVERTE A VELAUX.
(Bouches-du-Rhône.)
nous l’avons montré, en conflit avec les leçons qui lui venaient du
dehors. Lorsque la France aura un art original, au xme siècle, c’est
par l’évolution libre de son génie, et le contact de la Renaissance
italienne sera loin, comme on sait, de lui profiter. C’est ensuite
parce que ces leçons étaient données par des maîtres fatigués, déjà
atteints eux-mêmes d’une irrémédiable décadence et dont le goût était
profondément corrompu. La Gaule n’a pas été seule à en subir les
effets. Que l’on regarde, au Louvre ou dans telle collection particu-
lière, les longues séries de Vénus en bronze exhumées des nécropoles
XI. — 3e PÉRIODE. 6