VIT TORE PISANO.
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jeune homme qui est vu en buste, les cheveux ras, tourné de trois
quarts à droite, dont le vêtement entr’ouvert laisse voir le cou!
(N° 1996.) — Dans tous ces dessins, à la pointe d’argent sur vélin, la
finesse de l’exécution est incomparable et l’on ne saurait trop
admirer avec quelle pénétration la nature a été observée.
Si la médaille de Jean Paléologue est la première sur laquelle on
lise Opus Pisani pictoris, ce n’est peut-être pas cependant la première
que Pisano ait exécutée. Ne faut-il pas placer auparavant les deux
médailles du marquis deFerrare, Nicolas III, qui ne portent ni signa-
ture ni date 1 2 ? Il est vrai que les avis sur leur authenticité sont
partagés. Tandis que M. Heiss est porté à y voir la main de Guaccia-
lotti, MM. Friedlander et Umberto Rossi inclinent, comme nous, à
se prononcer pour Pisano. C’est, dit-on, à Ferrare (nous l’avons
déjà relaté), que le peintre de Arérone eut l’idée de s’essayer dans
l’art des médailles. Or, quoi de plus naturel qu’il ait d’abord consacré
ses efforts à reproduire l’effigie de son hôte? Comment, aussi, ses
premières médailles n’auraient-elles pas été inférieures auxsuivantes,
à celles qu’il a jugées dignes d’être signées? Sur l’une des deux
médailles en question (Dia. 55), le seigneur de Ferrare a la tête nue;
ses cheveux sont rasés aux tempes et sur la nuque; une inscription
en creux se compose des mots suivants : « Nicolai. mcirchio. estensis.
Fer. » Au revers, les lettres NM accompagnent l’aigle des princes
d’Este et les trois lis que Charles YII, roi de France, permit à ces
princes, en 1431, de joindre à leur écusson F Sur la seconde médaille
(Dia. 59), qui a beaucoup plus de finesse et qui est un peu plus
grande 3, Nicolas III, également tourné à droite, est coiffe d’un
bonnet. Le revers, avec l’aigle et les lis, est entouré d’une couronne
de laurier. Cette médaille n’est certes pas dépourvue de caractère.
Pourquoi n’eût-elle pas inauguré la célèbre série des pièces authen-
tiques ?
En 1441, Pisano séjourna de nouveau à Ferrare. Sa présence
coïncide avec celle d’un autre peintre de grand mérite, Jacopo
1. Avant l’apparition de ces deux médailles, Ferrare n'avait eu que des mon-
naies. — Nicolas 111, né en 1385-, devint seigneur de Ferrare en 1393 et mourut
en 1441.
2. La même médaille de Nicolas 111 se présente quelquefois avec un revers où
il y a seulement les lettres n(m .
3. Voyez les reproductions des deux médailles dans le fascicule de M. Ileiss
sur Pisanello, p. 41.
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jeune homme qui est vu en buste, les cheveux ras, tourné de trois
quarts à droite, dont le vêtement entr’ouvert laisse voir le cou!
(N° 1996.) — Dans tous ces dessins, à la pointe d’argent sur vélin, la
finesse de l’exécution est incomparable et l’on ne saurait trop
admirer avec quelle pénétration la nature a été observée.
Si la médaille de Jean Paléologue est la première sur laquelle on
lise Opus Pisani pictoris, ce n’est peut-être pas cependant la première
que Pisano ait exécutée. Ne faut-il pas placer auparavant les deux
médailles du marquis deFerrare, Nicolas III, qui ne portent ni signa-
ture ni date 1 2 ? Il est vrai que les avis sur leur authenticité sont
partagés. Tandis que M. Heiss est porté à y voir la main de Guaccia-
lotti, MM. Friedlander et Umberto Rossi inclinent, comme nous, à
se prononcer pour Pisano. C’est, dit-on, à Ferrare (nous l’avons
déjà relaté), que le peintre de Arérone eut l’idée de s’essayer dans
l’art des médailles. Or, quoi de plus naturel qu’il ait d’abord consacré
ses efforts à reproduire l’effigie de son hôte? Comment, aussi, ses
premières médailles n’auraient-elles pas été inférieures auxsuivantes,
à celles qu’il a jugées dignes d’être signées? Sur l’une des deux
médailles en question (Dia. 55), le seigneur de Ferrare a la tête nue;
ses cheveux sont rasés aux tempes et sur la nuque; une inscription
en creux se compose des mots suivants : « Nicolai. mcirchio. estensis.
Fer. » Au revers, les lettres NM accompagnent l’aigle des princes
d’Este et les trois lis que Charles YII, roi de France, permit à ces
princes, en 1431, de joindre à leur écusson F Sur la seconde médaille
(Dia. 59), qui a beaucoup plus de finesse et qui est un peu plus
grande 3, Nicolas III, également tourné à droite, est coiffe d’un
bonnet. Le revers, avec l’aigle et les lis, est entouré d’une couronne
de laurier. Cette médaille n’est certes pas dépourvue de caractère.
Pourquoi n’eût-elle pas inauguré la célèbre série des pièces authen-
tiques ?
En 1441, Pisano séjourna de nouveau à Ferrare. Sa présence
coïncide avec celle d’un autre peintre de grand mérite, Jacopo
1. Avant l’apparition de ces deux médailles, Ferrare n'avait eu que des mon-
naies. — Nicolas 111, né en 1385-, devint seigneur de Ferrare en 1393 et mourut
en 1441.
2. La même médaille de Nicolas 111 se présente quelquefois avec un revers où
il y a seulement les lettres n(m .
3. Voyez les reproductions des deux médailles dans le fascicule de M. Ileiss
sur Pisanello, p. 41.