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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

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Nr. 1
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Portalis, Roger: L' exposition de l'enfance
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https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0012

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

les bonnes volontés pour une exposition destinée à son apothéose ?

Car elle est passionnante, cette idée d’Exposition de l’Enfance,
due à l’initiative de M. Rollet, toute pleine d'horizons imprévus,
de figures mutines, d’yeux brillants, de physionomies éveillées d’un
charme qui s’ignore, faisant aussi songer à tant d’êtres débiles et
sans défense, réclamant aide et protection. Et la première adoles-
cence, et ces fleurs humaines dont les boutons s’entr’ouvrent, trou-
blantes visions dans leur charme indécis, promesses d’intelligence et
de beauté que trop souvent la maladie ou le vice viendront ternir !
Que de poètes et que d’artistes les enfants ont charmés, que de philan-
thropes leur ont consacré leurs méditations, de médecins leur science
et de simples âmes charitables leur fortune et leur dévouement !

L’autorité, représentée ici par le Conseil municipal de Paris,
a donc été bien inspirée en lui donnant asile dans les salles cir-
culaires de l’élégant Petit Palais des Champs-Elysées.

Négligeons, de propos délibéré, dans cette exposition, la partie
technique, ce qui est instruction, éducation, sociétés protectrices,
crèches, asiles, orphelinats, pouponnières, sanatoria, alimentation,
toutes choses fort intéressantes sans doute, mais étrangères aux
préoccupations de la Gazette ; négligeons même la série des jouets,
plus ou moins compliqués, plus ou moins historiques, dont cer-
tains se rattachent pourtant à Part par quelque côté. Passons sans
nous arrêter devant dessins et photographies de nos petits grands
hommes à l’âge heureux où l’ambition n’est pas encore née. Ne
regardons que ce que l’enfance a inspiré aux artistes.

Combien vaste était le programme, et infini le champ de
recherches! A-t-il été suffisamment rempli? Malgré des lacunes
inévitables, la partie artistique de l’Exposition, confiée au goût et à
l’activité de M. Georges Cain, le très compétent et très habile
directeur du musée Carnavalet, est des plus intéressantes à visiter
et remporte un succès mérité. Il a su, grâce à des groupements
sympathiques, garnir les parois des salles d’un choix de peintures,
de dessins, de marbres, déterrés cuites, de l’aspect le plus agréable,
et, dans le nombre, il a eu la chance de rencontrer des morceaux
de premier ordre.

Certes, puisqu’il est question de Penfance à travers les âges, on
aurait désiré y rencontrer l’enfant dans l’antiquité, celui de l’ancienne
Egypte comme celui de la Grèce ou de Rome. Quelques moulages, à
défaut des originaux, auraient comblé cette lacune. De même pour
l’enfant au moyen âge, pris dans les sculptures de nos cathédrales
 
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