DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Gusman, Pierre: L' Église collégiale de Champeaux
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0182
L’ÉGLISE COLLÉGIALE DE CHAMPEAUX
Parmi les monuments historiques clas-
sés, figure une église collégiale, peu connue
malgré son voisinage de Paris.
Située entre Mormant et Melun, la
collégiale de Champeaux peut assurément
nous intéresser, et son état d’abandon lui
acquiert une sympathie qui s’accroît après
une première visite.
Maintenant, les piliers et les dalles
verdissent sous une humidité persistante,
et les oiseaux des champs nichent aux
clefs de voûte d’où pendent les brindilles
et les pailles de leurs nids ; leur babillage
vient souvent seul chanter la paix du sanc-
tuaire, tandis que le soleil éclatant perce
à travers les verrières clairsemées, restes
d'anciens beaux jours. La nef est vide et son dallage de pierres funéraires ajoute
encore à l’impression de solitude du lieu.
Le nom de Champeaux est mentionné pour la première fois au vue siècle,
dans le testament de sainte Fare, fille d’Agneric, comte de Meaux, qui quitta le
bourg pour fonder le monastère d’Eboriac (Faremoutiers), situé sur les bords du
Morin, laissant un revenu pour subvenir aux besoins du prieuré de Champeaux,
qui, dès le xic siècle, fut remplacé par un collège de chanoines séculiers.
En 1124, la collégiale, en pleine prospérité, se vit favorisée des offrandes
qu’engendrait la foi du moyen âge et aussi de la protection effective des rois
de France.
L’église actuelle ne fut commencée que sous saint Louis, et l’évêque de
Sens, en 1262, accorda des indulgences à ceux qui donneraient l’aumône « pour
la rebâtir». Des dons de toute nature affluèrent : domaines, moulins, etc.;
toutefois les chanoines avaient compté sans les guerres de la seconde moitié du
Xive siècle. Durant une période de cent années, le pays fut ravagé; la collégiale,
Parmi les monuments historiques clas-
sés, figure une église collégiale, peu connue
malgré son voisinage de Paris.
Située entre Mormant et Melun, la
collégiale de Champeaux peut assurément
nous intéresser, et son état d’abandon lui
acquiert une sympathie qui s’accroît après
une première visite.
Maintenant, les piliers et les dalles
verdissent sous une humidité persistante,
et les oiseaux des champs nichent aux
clefs de voûte d’où pendent les brindilles
et les pailles de leurs nids ; leur babillage
vient souvent seul chanter la paix du sanc-
tuaire, tandis que le soleil éclatant perce
à travers les verrières clairsemées, restes
d'anciens beaux jours. La nef est vide et son dallage de pierres funéraires ajoute
encore à l’impression de solitude du lieu.
Le nom de Champeaux est mentionné pour la première fois au vue siècle,
dans le testament de sainte Fare, fille d’Agneric, comte de Meaux, qui quitta le
bourg pour fonder le monastère d’Eboriac (Faremoutiers), situé sur les bords du
Morin, laissant un revenu pour subvenir aux besoins du prieuré de Champeaux,
qui, dès le xic siècle, fut remplacé par un collège de chanoines séculiers.
En 1124, la collégiale, en pleine prospérité, se vit favorisée des offrandes
qu’engendrait la foi du moyen âge et aussi de la protection effective des rois
de France.
L’église actuelle ne fut commencée que sous saint Louis, et l’évêque de
Sens, en 1262, accorda des indulgences à ceux qui donneraient l’aumône « pour
la rebâtir». Des dons de toute nature affluèrent : domaines, moulins, etc.;
toutefois les chanoines avaient compté sans les guerres de la seconde moitié du
Xive siècle. Durant une période de cent années, le pays fut ravagé; la collégiale,