LES ORIGINES ET LE DÉVELOPPEMENT DU TEMPLE GREC
(quatrième et dernier ARTICLE1)
Nous devons étudier, maintenant, le temple ionique. Il est, à
la lettre, le frère du temple dorique. Il est né d’une certaine con-
struction pré-mycénienne, dont on a retrouvé les restes dans la
« seconde ville » d'Hissarlik, sur l’emplacement de Troie2; et de
cette môme construction est sorti le mégaron mycénien, première
forme du temple dorique. Les deux architectures dorique et ionique
ont donc môme origine : ce sont comme deux fleurs, l’une asiatique
et spécialement ionienne, l’autre européenne et spécialement pélo-
ponnésienne, poussées sur la même tige, laquelle a ses racines au
plus profond de l’antique acropole troyenne3.
Si nous laissons de côté, provisoirement, ce qui concerne l’orne-
mentation, les différences capitales entre les deux ordres se trouvent
1. V. Gazette clés Beaux-Arts, 3e pér., t. XXV, p. 188, et 336 et t. XXVI, p. 55.
2. Celle qu’on appelle la ville brûlée, antérieure à l’an 2000 avant J.-C.
3. Ces vues nouvelles sur l’origine de l’ordre ionique ont été exposées pour
la première fois par M. F. Noack, dans le Jahrbuch des archæologischen Instituts,
XI, 1896, p. 211-247. M. Perrot a eu connaissance de cette étude un peu tard
(cf. Histoire de l'art, t. VII, p. 654, note 1). Aussi a-t-il soutenu encore l’ancienne
théorie de l’indépendance réciproque des deux ordres. Il dit, par exemple
(p. 609) : « ... Les deux systèmes [dorique et ionique], si profondément origi-
naux, nés dans des milieux différents, s’étaient développés, chacun dans sa voie,
pendant plusieurs siècles, avec une entière indépendance. » Et encore (p. 657) :
« Entre l’architecture ionique et l’architecture mycénienne, point de liaison
(quatrième et dernier ARTICLE1)
Nous devons étudier, maintenant, le temple ionique. Il est, à
la lettre, le frère du temple dorique. Il est né d’une certaine con-
struction pré-mycénienne, dont on a retrouvé les restes dans la
« seconde ville » d'Hissarlik, sur l’emplacement de Troie2; et de
cette môme construction est sorti le mégaron mycénien, première
forme du temple dorique. Les deux architectures dorique et ionique
ont donc môme origine : ce sont comme deux fleurs, l’une asiatique
et spécialement ionienne, l’autre européenne et spécialement pélo-
ponnésienne, poussées sur la même tige, laquelle a ses racines au
plus profond de l’antique acropole troyenne3.
Si nous laissons de côté, provisoirement, ce qui concerne l’orne-
mentation, les différences capitales entre les deux ordres se trouvent
1. V. Gazette clés Beaux-Arts, 3e pér., t. XXV, p. 188, et 336 et t. XXVI, p. 55.
2. Celle qu’on appelle la ville brûlée, antérieure à l’an 2000 avant J.-C.
3. Ces vues nouvelles sur l’origine de l’ordre ionique ont été exposées pour
la première fois par M. F. Noack, dans le Jahrbuch des archæologischen Instituts,
XI, 1896, p. 211-247. M. Perrot a eu connaissance de cette étude un peu tard
(cf. Histoire de l'art, t. VII, p. 654, note 1). Aussi a-t-il soutenu encore l’ancienne
théorie de l’indépendance réciproque des deux ordres. Il dit, par exemple
(p. 609) : « ... Les deux systèmes [dorique et ionique], si profondément origi-
naux, nés dans des milieux différents, s’étaient développés, chacun dans sa voie,
pendant plusieurs siècles, avec une entière indépendance. » Et encore (p. 657) :
« Entre l’architecture ionique et l’architecture mycénienne, point de liaison