LE PALAIS DE VERSAILLES
ET SES HISTORIENS
(deuxième et dernier article1)
11
'est à un poète et à une romancière
que nous devons les plus anciennes
relations des splendeurs et des sur-
prises réservées aux visiteurs, à
l’usage desquels Louis XIV n’avait
pas dédaigné de rédiger lui-même une
sorte d’itinéraire. Le premier livre des
Amours de Psyché et de Cupidon a pour
prologue et pour épilogue les divers
épisodes d’une journée que La Fon-
taine, Racine, Molière et Boileau passèrent, en 1668, dans le parc et
les grottes, où le premier lut à ses amis les parties achevées de son
poème. Madeleine de Scudéry publiait, l’année suivante, La Prome-
nade de Versailles, dont le frontispice représente une petite vue du
château et dont les héros, Télamon, Glycère, une « belle étrangère »,
en compagnie de l’auteur, qui se met complaisamment en scène, se
font mutuellement part de l’admiration qu’ils éprouvent à chaque
pas. Ces deux témoignages, déjà recommandables par les noms de
ceux qui nous les ont rendus, le sont aussi par leur date, puisqu’en
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XXVI, p, 391.
ET SES HISTORIENS
(deuxième et dernier article1)
11
'est à un poète et à une romancière
que nous devons les plus anciennes
relations des splendeurs et des sur-
prises réservées aux visiteurs, à
l’usage desquels Louis XIV n’avait
pas dédaigné de rédiger lui-même une
sorte d’itinéraire. Le premier livre des
Amours de Psyché et de Cupidon a pour
prologue et pour épilogue les divers
épisodes d’une journée que La Fon-
taine, Racine, Molière et Boileau passèrent, en 1668, dans le parc et
les grottes, où le premier lut à ses amis les parties achevées de son
poème. Madeleine de Scudéry publiait, l’année suivante, La Prome-
nade de Versailles, dont le frontispice représente une petite vue du
château et dont les héros, Télamon, Glycère, une « belle étrangère »,
en compagnie de l’auteur, qui se met complaisamment en scène, se
font mutuellement part de l’admiration qu’ils éprouvent à chaque
pas. Ces deux témoignages, déjà recommandables par les noms de
ceux qui nous les ont rendus, le sont aussi par leur date, puisqu’en
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XXVI, p, 391.