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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 26.1901

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Nr. 6
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Forthuny, Pascal: Les Beaux-Arts à l'exposition de Glasgow
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https://doi.org/10.11588/diglit.24808#0559

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LES BEAUX-AKTS A L’EXPOSITION DE GLASGOW

La critique par comparaison est bien la plus méchante méthode critique qui
soit. Rechercher des analogies, annoter des dissemblances entre l’objet que l'on
considère et tel autre objet pris comme point de repère, entraîne le plus souvent
à de fragiles jugements, où l’expression d’une opinion personnelle, plutôt que
d'une vérité générale, sert imprudemment de base à toute une discussion. Un
semblable procédé d’analyse n’est autorisé que dans le strict cas où le point de
repère est lui-même une vérité prouvée, une certitude. Les seules mathématiques
offrent de telles garanties. Mais s’agit-il de goût et de ces lois mystérieuses qui,
du fond des races, régentent l’évolution des beaux-arts chez un peuple, la culture
lente de la beauté dans une nation, toute certitude première fait défaut. Qui
donc oserait mettre l’esthétique en théorèmes et déduire, par A plus B, que tel
art plus que tout autre avoisine de plus près le terme du beau?

C’est surtout lorsqu’il est question de se préciser quelques idées sur l’orien-
tation actuelle des beaux-arts en Angleterre que le péril apparaît d’une com-
paraison où notre vision latine française serait le point fixe, et où l’on se
risquerait à mesurer les distances à ce point de l’art de bâtir, de peindre ou de
sculpter chez nos voisins d’outre-Manche. Non qu’il n’existe entre eux et nous
de sensibles points de contact, et que de l’un à l’autre, de l’un chez l’autre, ne se
soient produites d’indéniables pénétrations de goût. Sans aller jusqu’à recher-
cher si vraiment leur Adarn’s styl, en architecture, prit le pas au siècle dernier
sur notre style Louis XVI, on peut se souvenir que, tout de même, Reynolds à
Londres et Raeburn à Glasgow — pour ne retenir que ces deux noms illustres —
subirent, bon gré mal gré, l’influence française de nos peintres de la femme de
la fin du xvme siècle, et qu’en dépit des qualités autochtones de ces deux
portraitistes, tant dans le métier de peindre que dans le sens d’interpréter, une
parenté directe souvent, et, presque toujours, au moins un air de famille, relient
 
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